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Nouvel horaire de travail : le mouvement syndical s’insurge contre le décret du Président de la Transition

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Depuis la publication du décret du Président de la Transition Le Colonel Mamadi Doumbouya la semaine dernière portant modification du Décret D/1992/028/PRG/SGG/ du 25 janvier 1992 fixant les horaires de travail en République de Guinée, le Mouvement Syndical Guinéen n’approuve pas cette décision du chef de l’Etat.

Le décret stipule désormais les horaires de travail en Guinée comme suit :

Du lundi au Jeudi de 8 heures à 18 heures avec une pause de 2H qui commence à 12H00 et se termine à 14H00 et le Vendredi de 8 heures à 17 heures avec une pause de 2H qui commence à 13H00 et prend fin à 15H00.

Le mouvement syndical guinéen demande au président de la transition Le colonel Mamadi Doumbouya de rapporter son décret pour le bien des travailleuses et travailleurs de Guinée.

Il l’a fait savoir à travers une déclaration, ce lundi 07 novembre 2022, à la Bourse du Travail, sise à Kaloum.

Déclaration du Mouvement Syndical Guinéen suite au Décret D/2022/0527/PRG/CNRD/SGG/ portant modification du Décret D/1992/028/PRG/SGG/ du 25 janvier 1992 fixant les horaires de travail en République de Guinée.

C’est avec un sentiment de profonde frustration que les travailleurs/ses de Guinée ont appris à travers les médias d’Etat, le contenu du Décret D/2022/0527/PRG/CNRD/SGG/publié le 02 Novembre 2022 instituant les nouveaux horaires de travail en Guinée, soient :

De 8 heures à 18 heures du Lundi au Jeudi avec une pause de 2H qui commence à 12H00 et prend fin à 14H00 et de 8 heures à 17 heures pour le Vendredi avec une pause de 2H qui commence à 13H00 et prend à 15H00…

Cette décision ne tient pas compte des réserves et recommandations exprimées lors de la rencontre tenue le 13 juin 2022 au cabinet du Ministre du Travail et de la Fonction Publique sous la Présidence du Secrétaire Général du dit département. Elle est ainsi une violation manifeste des principes et règles du Dialogue social qui recommandent entre autres, une large concertation des partenaires sociaux sur toute question traitant des conditions de travail et de vie des travailleurs/ses.

Le Décret porte un sérieux revers aux acquis obtenus de haute lutte par les Travailleurs/ses de Guinée tout au long de l’évolution de notre pays.

En effet, instituée par le Décret /N°61 /PRG du 26 janvier 1963 soient cinq ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, la journée du travail continu, est une procédure de flexibilité du travail qui tient aussi compte des conditions de mobilité des travailleurs. Or, ces conditions requièrent entre autres la mise à disposition en quantité et qualité suffisante de moyens de déplacements pour permettre aux agents d’être ponctuels aux lieux de travail. Ce qui est loin d’être le cas surtout pour la ville de Conakry qui se caractérise de nos jours par : Une quasi inexistence de moyens de transport collectifs devant assurer correctement le déplacement des travailleurs/ses de leurs domiciles vers les lieux de travail et inversement ;

– La concentration de la presque totalité des Services de l’Administration dans la Commune de Kaloum qui n’a que deux voies d’accès avec d’interminables bouchons eux-mêmes aggravés par un parc automobile en croissance exponentielle chaque mois ; Le manque de restaurants et autres services traiteurs de qualité sur les lieux de travail permettant aux travailleurs de manger décemment et aux heures de pause indiquées :

L’arrêt de l’unique train naguère utilisé pour assurer la desserte de la banlieue et des environs du Grand Conakry » :

A ces facteurs, s’ajoutent d’autres et non des moindres comme :

– L’insécurité caractérisée par les violences physiques, les vols -y compris à main armée- surtout la nuit pour la majorité des quartiers de Conakry : L’inexistence d’une vie de famille pour tous les travailleurs.

– L’état de dégradation poussée de la voirie urbaine ;

-L’absence de logements sociaux suffisants et de qualité pour répondre aux besoins des agents de l’Etat La politique de bas salaires qui tranchent avec le coût sans cesse croissant du panier de la ménagère ;

-L’absence de protection sociale :

– La violation des accords tripartites ayant permis la création de L’INAMO.

Face à une telle situation et en dépit de plusieurs appels aux respects des accords tripartites signés, le Mouvement Syndical Guinéen condamne et rejette énergiquement toute pratique qui viole les principes sacrés du dialogue social.

Il invite en conséquence, le Chef de l’Etat à rapporter ledit Décret afin de permettre l’ouverture des consultations préalables avec les partenaires sociaux.

Cette sagesse aura l’avantage de poser les bases d’un diagnostic exhaustif des besoins des travailleurs et dont la satisfaction, à travers une planification efficiente, permettra aux intéressés d’accomplir convenablement et efficacement leur tâche quotidienne sur la base d’un contrat de performance.

Elle aura également l’avantage certain de renforcer les bases du dialogue social à tous les niveaux, permettant ainsi à notre pays de faire l’économie de conflits sociaux souvent coûteux et à l’issue incertaine. Le Mouvement Syndical Guinéen saisit cette occasion pour inviter les travailleurs/ses de tous les secteurs d’activité à la vigilance et à l’unité pour parer à toute manœuvre ou mesure pouvant les fragiliser sur leurs lieux de travail.

Il réitère également sa détermination sans réserve à préserver tous les acquis sociaux des travailleurs/ses souvent obtenus au prix de leur sang.

Vive l’unité syndicale !

Vive les travailleurs/ses de Guinée !

Vive le dialogue social !

Vive le Mouvement Syndical Guinéen !

Conakry, le 07 Novembre 2022 Le Mouvement syndical guinéen.

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