Tendons-nous vers la musèlement de la presse en Guinée ? Cette question que d’aucuns diront prématurées, mérite d’être posée aujourd’hui. Au regard de ce qui se passe depuis quelques jours, visant la corporation, il y a lieu de s’en inquiéter.
La restriction d’accès à l’internet, le ‘’vol’’ des émetteurs de certaines radios et la menace de fermer tout média (radio, télé, site internet…) pour des propos encore imaginaires, sont des signes, on ne peut plus clairs, que la presse guinéenne est en danger.
Depuis quelques jours maintenant, les journalistes guinéens ont du mal à travailler correctement. Les informations, mêmes collectées ne peuvent être publiées. A cause de la limitation notoire de l’accès à certains réseaux, notamment les plus utilisés par les médias pour distiller l’information. C’est le cas de Facebook et de WhatSapp pour ne citer que ces deux.
Le comble dans cette situation est cette sortie du ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique et en même temps porte-parole du gouvernement. En conférence de presse, tenue hier 18 mai, en marge du conseil hebdomadaire des ministre présidé par la présidence, Ousmane Gaoual Diallo a tenu à mettre les journalistes des médias privés en garde. Dans un ton presqu’arrogant, il brandit le glaive contre les médias.
« Tout média, qu’il soit une radio, une télévision, un site internet, qui, avec des propos qui sont de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire, à soulever les uns contre les autres pour conduire à des drames dans notre pays, on n’hésitera pas à fermer le média et à en assumer toute la responsabilité », déclare-t-il dans un ton de défiance.
Ainsi, il ajoutera que tout média qui ne respectera pas la « déontologie » du métier qu’il sera sans pitié. « Si un média enfreint à cette disposition, c’est de plein jour que nous prendrons des dispositions pour (le) fermer », indique Ousmane Gaoual Diallo. Selon lui, ils (les dirigeants actuels) ont été trop « indulgents » face aux médias. Mais que désormais qu’ils seront « intransigeants » vis-à-vis des contrevenants.
Cette sortie éhontée de Gaoual est perçue par la corporation comme une déclaration de « guerre » qui vise à museler les médias. Une situation que les associations professionnelles de presse trouvent très regrettable.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
Tel: 655 27 13 18
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