En prélude à l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) prévue en septembre prochain, la Fédération Guinéenne pour la Promotion des Associations des Personnes Handicapées (FEGUIPAH) a procédé au lancement de la campagne nationale pour la signature d’une pétition internationale en faveur de l’inclusion des personnes handicapées ou en situation d’handicap, le jeudi 12 juillet 2023. L’objectif rappeler l’Etat guinéen sur ses engagements.
Cette campagne qui se déroulera sur une période de 100 jours a pour thème : « Equal World » sur les ODD (Objectifs du Développement Durable): « Ne laissez personnes de côté ». Durant cette période, il y aura des plaidoyers, des conférences et ateliers et une pétition pour rappeler aux dirigeants du monde entier des promesses tenues.
Car depuis l’adoption du programme de développement durable à l’horizon 2030-par 193 pays à l’ONU-, le 25 septembre 2015, qui définit 17 objectifs, les Nations Unies en n’ont fait une priorité. Mais sur les questions relatives aux inégalités sociales force est de constater que plusieurs pays membres sont encore à la traine. Et à l’orée de 2030, cela constitue une préoccupation sérieuse à laquelle il faut y faire immédiatement face. D’où cette impérieuse nécessité d’interpeller les dirigeants du monde entier pour un sursaut collectif visant à « prendre des mesures transformatrices et accélérées qui incluent les personnes handicapées ».
Lors du lancement de cette campagne, le chargé de programme du Comité National Paralympique et Sportif de Guinée (CNPSG) fera une autopsie critique de la situation des personnes handicapées en Guinée. Selon Ousmane Diané, « la situation en Guinée est déplorable ». Il dénoncera le fait que le pays n’a pas encore honoré ses engagements vis-à-vis de cette couche vulnérable. Expliquant que « l’égalité des chances, l’accessibilité des établissements scolaires, le plein emploi, le travail décent, l’accès aux espaces verts » et autres actions qui concourent à la suppression des barrières sociales sont loin d’être une réalité. Avant de faire remarquer que « l’absence d’un cadre juridique » devant réglementer la vie des personnes handicapées est la preuve éloquente du manque de volonté des autorités du pays à changer la donne.
Dans la même lancée, le Secrétaire Général de l’Union Guinéenne des Aveugles et Malvoyants (UGAM), parlant du secteur éducatif, indiquera que l’éducation doit être de « qualité » et « gratuite » pour tout le monde. Et pour cela, ce philosophe pense que les autorités devraient prendre des mesures devant favoriser une « éducation inclusive ». Ainsi, renchérit-il, « il faut éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, notamment les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle ». Puisqu’à l’en croire, si des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont en avance dans ce domaine, la Guinée quant à elle, est encore malheureusement à la traine.
Revenant sur les objectifs de la campagne, la trésorière de la FEGUIPAH, Aissatou Mali Diallo précisera qu’ils sont de trois ordres. Primo, rappeler les autorités sur leurs engagements. Secundo, demander aux autorités de s’engager davantage sur l’accès aux soins de santé des personnes handicapées. Et tertio, amener les autorités à s’engager davantage sur la promotion et la protection des personnes handicapées.
Notons qu’en prélude à cette Assemblée Générale de l’ONU, le Secrétaire Général M.Antonio Guterres adressera une invite aux dirigeants du monde entier en les interpellant sur le respect des engagements pris. Et cette rencontre internationale prévue à New York, qui regroupera beaucoup de chefs d’Etat sera une occasion ultime pour ces derniers de revoir leur copie.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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