- L’actuel Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique et porte parole du gouvernement aime visiblement se mettre au devant de la scène et surtout, il ne manque pas d’astuces pour se faire remarquer.
En plus d’être le porte parole du gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo est un leader politique atypique. Jusqu’en fin mai 2022, il était encore membre du Conseil Politique de l’UFDG et Coordonnateur de la cellule de communication, avant d’être « exclu » le 1er juin par une décision signée du président du parti, Cellou Dalein Diallo.
Devenu homme d’Etat et ministre de la République, Ousmane Gaoual Diallo n’en fait pas tout de suite un problème. A l’époque, il était ministre de l’urbanisme et de l’habitat. C’était son tout premier portefeuille ministériel au sein du premier gouvernement de transition du CNRD (Comiténationaldurassemblementpour ledéveloppement), formé par le nouvel homme fort du pays, le colonel Mamadi Doumbouya. Il était donc plutôt préoccupé par marquer sa présence afin de prouver sa loyauté à son nouveau mentor qui lui a fait confiance en l’approchant. Il n’en n’avait donc rien à curé de son éviction d’un parti politique. Pour preuve, il s’est mué après dans un silence qui le rendait coupable des faits qui lui sont reprochés et qui ont finalement conduit à son exclusion. Ne réagissant pas immédiatement, il a fait croire que le divorce avec le parti était consommé, qu’il s’agissait désormais du passé. Car, comme disent les juristes : «qui ne dit rien consent.»
Malheureusement, vous n’avez qu’à beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. Car, c’est au moment où tout monde pensait qu’il a définitivement tourné la page de l’UFDG, que l’homme sortira de son long mutisme, 10 mois après son exclusion, pour sonner le glas. En disant que son « histoire avec l’UFDG n’est pas » encore « terminée » et que seul un « congrès » peut décider de son sort au sein du parti.
Depuis, il fait des sorties parfois tintamarresques pour contester l’acte l’excluant du parti. Arguant que cet acte est dénudé de tout « sens » dans la mesure où les statuts du parti ne délèguent pas ce « pouvoir » au président d’exclure un quelconque membre.
Mieux, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, l’homme ne s’est pas limité là. Pour s’assurer de son come back, il annonce sa candidature à la présidence du parti et lance un défi à Cellou Dalein Diallo à travers un congrès qui sera organisé à cet effet.
Animé d’une folle envie de détrôner le principal leader de l’UFDG, l’ancien coordonnateur de la cellule de communication, pour y parvenir à ses fins, compterait sur le soutien d’une frange importante de militants et responsables du parti qui seraient acquis à sa cause. Des langues fourchues parlent de 4 mille jeunes déjà mobilisés et prêts à l’accompagner.
Jouissant désormais des privilèges du pouvoir dont-il il a goûté les délices, et continue de cela couler douce, il semble vouloir user de tous les moyens (matériels et financiers) pour atteindre son objectif. Même s’il faut pour cela jouer sur la corde sensible de certains militants du parti afin d’attirer leur attention et gagner leur sympathie.
Et depuis la semaine passée, comme par enchantement M.Diallo est passé du politicien avare au politicien gentil et généreux, à quelqu’un de bonnasse prêt à répondre aux SOS (ndlr, Save Our Souls, en français ‘’Sauvez nos âmes’’) à travers des œuvres caritatives.
En se rappelant, comme par magie, de l’existence des victimes des manifestations politiques, qui étaient pourtant là depuis des années au vu et au su de tout le monde, sans espoir, ayant été abandonnés à leur propre sort. Pour leur distribuer des grosses enveloppes d’argent (de 8 millions à 20 millions) et des motos pour certains, avec la prise en charge pour des soins à l’étranger, pour d’autres.
A travers ce geste, qui est plutôt fait pour des calculs politiciens et non pour réellement porter secours à des personnes en situation de détresse, il espère ainsi leur redonner le sourire et susciter un nouvel espoir qu’il leur ferait miroiter. En essayant de jouer subitement au “bon samaritain” du village qui vole au secours des nécessiteux.
Ne dit-on pas qu’« en politique, tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins ! » En tout cas « Gorko Sossaï », (expression en pular qui signifie en français, l’homme doit oser), ne déroge pas à cette règle et compte mettre toutes les chances de son côté pour gagner son pari de revenir à la « maison UFDG ».
Mais la question qu’on doit surtout se poser est de savoir où est ce que le ministre Ousmane Gaoual puise tout cet argent qu’il distribue à volonté et dont-il compte se servir pour ses ambitions politique ? Nous y reviendrons.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Tél : 622 20 95 90
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