Au lendemain de la marche pacifique du syndicat des professionnels de la presse en Guinée (SPPG) qui a été violemment réprimée par les forces de l’ordre, le ministre incriminé dans la restriction du site « guineematin.com » est sorti de son silence en affirmant être victime de diffamation. Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte parole du gouvernement dit avoir porté plainte contre le journaliste diffamateur tout en exigeant des excuses publiques de sa part.
C’est un feuilleton qui anime depuis quelques moments l’actualité dans la cité. Les restrictions d’accès au site « guineematin.com » qui perdurent depuis maintenant plus de deux mois. Sans que les autorités compétentes, notamment le ministère des postes, des télécommunications et de l’économie numérique bien qu’étant au bain de la situation à travers l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunication) n’agit.
Soupçonnant le patron du département, en l’occurrence Ousmane Gaoual Diallo qui n’est plus en odeur de sainteté avec les médias depuis son arrivé au pouvoir avec le CNRD, d’en savoir quelque chose dans le dossier, le syndicat des médias après plusieurs démarches infructueuses a fini par battre le pavé en début de cette semaine. Cette marche pacifique qui s’est déroulée à Kaloum, le centre des affaires et siège de la présidence de la république a été sauvagement réprimée par les forces de l’ordre.
Lors de cette répression, treize (13) journalistes seront interpellés et soumis a un interrogatoire pendant des heures au commissariat central puis au TPI de Kaloum. Ils seront mis sous contrôle judiciaire avant d’être libérés tard dans la soirée. En attendant leur procès dont aucune date n’est pour le moment fixé.
Interpellé sur cette brutalité des agents de sécurités sur des journalistes par un média local, le ministre porte parole du gouvernement donnera cette réponse : « je pense que vous devriez agir en toute responsabilité. Ce que vous dites là ne correspond à la réalité. Ce qui se passe dans ce pays là est quand même extrêmement grave. Vous avez des collègues à vous qui depuis plusieurs semaines passent de radio en radio, de média en média pour dire qu’ils ont des preuves que c’est Ousmane Gaoual qui a bloqué le site guineematin.com. Pour vous, ça c’est pas violent. La diffamation, la propagation de la fausse information, c’est pas violent ! Des idées qui s’attaquent à une personne, c’est pas violent ! Vous n’êtes pas capable de demander à vos collègues un minimum de sérieux dans leur communication pour que vous les apportiez. Et vous considérez que ça, ce n’est pas violent ! Parce que vous n’êtes pas touchés. Je pense que les médias ont intérêt aussi à dire que la première des violences, c’est la diffamation… »
Au-delà, il dira être victime de diffamation de la part du secrétaire général du syndicat des médias qui, selon lui, l’accuse à tord dans cette affaire de guineematin.com. Raison pour laquelle, il dit avoir porté plainte tout en exigeant des excuses publiques de la part de son diffamateur.
« J’ai porté plainte à qui de droit. Mais je vais me constituer partie civile sauf si votre collègue là présente des excuses publiques. Ce syndicaliste qui parle de moi tout le temps et qui m’accuse en me nommant d’être responsable de ça. S’il m’accuse en longueur de journée, il doit faire ou apporter les preuves devant le tribunal qui m’incriminent ou présenter des excuses publiques et puis l’affaire est close », fulmine Ousmane Gaoual Diallo.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Les commentaires sont fermés.