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TIBOU PARLE DE DADIS AU SOIR DU 28 SEPTEMBRE 2009 : « CELUI QUE J’AI VU, ETAIT LITTERALEMENT DEVASTE » 

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Ce lundi 13 novembre toutes les attentions étaient portées sur le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry pour suivre en direct le procès du 28 septembre qui reprend après deux semaines d’interruption. Pour cause ? Des témoins, non des moindres, sont attendus à la barre pour leurs témoignages. Et pour cette première journée, c’est l’ancien ministre de la communication du CNDD (Comité national pour la démocratie et le développement), Tibou Kamara qui était à la barre pour livrer sa part de vérité. L’ancien commis de l’Etat qui était à l’époque très proche de l’homme fort d’alors est revenu sur un pan de son rapport avec le capitaine Moussa Dadis Camara. 

A la barre, l’homme dévoile certaines parties sombres de l’histoire du pays qui étaient méconnues du commun des mortels guinéens. Le jour du massacre, Tibou était loin du tristement célèbre du 28 septembre de Conakry. En revanche, il s’était vu avec le président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara qui l’avait invité au QG de la présidence, sis au camp Alpha Yaya Diallo situé dans la haute banlieue de Conakry.

Face au juge, il confie que ce jour, il dormait tranquillement lorsqu’un de ses oncles informé de ce qui se passait au stade est venu à son domicile pour l’en informer. D’après lui, il a passé ce jour toute la journée à domicile à suivre les informations à travers la radio. Et à la fin de la journée, il fut appelé par le président qu’il a rejoint à la présidence.

«Dans la journée du 28 septembre, je dormais lorsqu’un de mes oncles est venu à mon domicile pour demander de me réveiller parce que des choses graves se passeraient en ville. Et, on m’a réveillé. À partir de ce moment, puisqu’il y avait la radio et les appels des amis, j’ai pu suivre l’évolution de la situation. Je suis resté à la maison. À la fin de la journée, le capitaine Dadis m’a appelé pour me demander si c’était possible que je vienne au camp Alpha Yaya Diallo. Je lui ai dit que je désire aller au camp, mais qu’il n’y a pas de circulation. Finalement, il a envoyé l’ex-gouverneur de Mamou, Issa Camara, paix à son âme, me chercher dans un véhicule avec d’autres agents », explique-t-il.

Il révèle ensuite que lorsqu’il est arrivé au camp, le capitaine Dadis était assis dans un couloir, les mains sur la tête. Et quand ce dernier, l’aperçu, il a crié en disant « eh Tibou tu as vu ce qu’ils ont fait ! » Selon toujours Tibou, l’homme qu’il a vu ce jour était littéralement dévasté et que lui n’avait pas de mot pour l’expliquer.

« Lorsque je suis arrivé au camp Alpha Yaya, j’ai trouvé le capitaine Dadis assis dans un couloir, les mains sur la tête. Lorsqu’il m’a vu, il a crié. Eh Tibou tu as vu ce qu’ils ont fait ! J’étais un peu surpris parce que c’était l’une des rares fois, pour ne pas dire la seule fois, que je l’ai vu dans une position de faiblesse. J’étais habitué à l’homme d’autorité, l’homme du pouvoir qui était dans la confiance dans toutes les situations. Mais là, celui que j’ai vu, était littéralement dévasté. Naturellement, je n’avais pas de mots », révèle l’ancien ministre de la communication.   

Par ailleurs, il dira que lorsque certains disaient à Dadis que la plupart des victimes l’ont été par bousculade, il a réagi spontanément, en disant au président qu’il y a d’autres qu’on dit avoir été tués par balles.

Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info

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