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VIGILOR SECURITÉ

CHOC DES « TITANS » AU SOMMET DE L’ETAT : LE GENERAL DOUMBOUYA DEVRA CHOISIR ENTRE LE MAL ET LE MOINDRE MAL 

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Le choc entre le Premier Ministre chef du Gouvernement et le Ministre d’Etat, Ministre de la justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme risque d’ébranler l’équilibre au sommet de l’Etat. Car dans cette guerre d’égos qui oppose Dr Bernard Goumou et Alphonse Charles Wright,  le Président de la transition devra faire un choix  implacable. En tout cas, il revient au Général Doumbouya de trancher entre les deux « farfadets ».

Entre le Premier Ministre Dr Bernard Goumou et le Garde des sceaux Alphonse Charles Wright, le courant ne passe plus. Les deux mastodontes du gouvernement se livrent à une bataille féroce, à l’issue de laquelle, le perdant pourrait bien laisser des plumes.

Tout a commencé quand le PM a adressé un courrier au ministre de la justice, pour « demande » à ce dernier  « de suspendre toutes les procédures d’enquêtes engagées… sur la gestion des DAF (Directeurs administratifs et financières), des Directeurs Généraux des EPA (Etablissements publics à caractère administratif), des Maires  des communes et leur interdiction formelle de sortir du pays.»

Pour répondre à ce fameux courrier, le ministre de la justice s’appuiera sur l’article 37 du code de procédure pénale qui stipule : « le ministre de la justice conduit la politique pénale déterminée par le gouvernement. Il veille à la cohérence de son application sur le territoire de la République »

Après avoir rappelé cette loi, le Garde des Sceaux rétorque un « refus catégorique » sur la « demande » du PM. Pour marteler sa réponse, Charles Wright exprimera dans un courrier réponse, son « regret de rappeler » au chef du gouvernement « que l’action publique ne peut être ni interrompue, ni suspendue ou éteinte par l’instruction du pouvoir exécutif ». Ensuite il fera remarquer que « toute insistance dans ce sens serait une entrave à la justice, constitutive d’infractions à la loi pénale, avant d’être une atteinte grave au principe de séparation des pouvoirs »

Pour in fine avertir en ces termes : « le Président de la République, en tant que garant de la stabilité et de l’équilibre des institutions, ne saurait tolérer une telle violation de la part de quelques autorités que ce soient »

Ce n’est pas le premier accrochage entre ces deux commis de l’Etat. L’on se souvient qu’en avril 2023, le Garde des Sceaux s’en était aussi vertement pris au locataire du petit palais de la Colombe. A travers une lettre qu’il avait adressée à Dr Goumou, et dans laquelle, il disait avoir « constaté que la primature invite les magistrats du parquet pour discuter des procédures judiciaires, en violation du principe de l’indépendance judiciaire. »

C’est une première dans l’histoire politique récente de l’administration publique guinéenne, qu’on assiste à une telle empoignade au sommet de l’exécutif. Aujourd’hui, beaucoup diront que c’est un secret de polichinelle de dire,  avec l’état actuel des choses, que les dirigeants sont sur les nerfs. Mais, voir un PM et son ministre de la justice se livrer à un spectacle libertin et déshonorant, sort de l’ordinaire. Tellement que cette « prise de bec » entre les deux « lutins » est ahurissant et abjecte. Or ce n’est que la face cachée de l’iceberg.

Saisi du dossier par l’entremise du secrétaire général de la présidence de la République, le Général de corps d’armée, devra trancher entre ces deux collaborateurs.

Comme dans l’histoire de la couvée de l’oiseau calamiteux, dans ce funeste conflit, le premier magistrat du pays se trouve face à trois possibilités : prendre fait et cause pour le PM et sacrifier le ministre de la justice, ou bien prendre fait et cause pour le  ministre de la justice et sacrifier le PM, ou bien encore chercher à ménager les deux, et perdre son « autorité ». Autrement dit, il devra choisir entre le mal et le moindre mal.

Samory Keita pour kibanyiguinee.info

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