La transition guinéenne bat de l’aile. Comme un étalon groggy, il avance clopin-clopant, au rythme de son maitre qui l’éperonne selon son humeur. Une attitude qui contraste avec l’espoir suscité par ce chevalier dans un passé récent.
L’héritage laissé par les pères de l’indépendance et de la démocratie guinéenne est en péril. Les « dignes » fils héritiers du pays ne parviennent pas à trouver la bonne formule pour bien gérer le patrimoine commun.
Le dernier puîné qui mit les pieds à l’étrier et fit suscité un réel espoir chez les guinéens ne déroge visiblement pas à cette « foutue » règle.
A l’orée d’une transition dont-il s’est lui-même fixé la limite, le tombeur d’Alpha Condé a du mal à faire bouger les lignes. Soupçonné d’ailleurs d’être le véritable obstacle de cette transition, l’homme aurait abjuré aujourd’hui à ses premiers engagements. Récemment élevé au grade de Général de corps d’armée, Mamadi Doumbouya n’entend plus les cris de détresse du peuple.
Désormais en pacte avec le diable, il se laisse aveugler par la boulimie du pouvoir et plonge le pays dans un gouffre d’incertitude. En tirant un trait sur le dialogue et déclarant la guerre à toutes les voix audibles. Leaders politiques, acteurs sociaux, journalistes muselés, dont-il fait tous sombrer dans un sommeil cataleptique.
Une situation qui met le pays dans le cercle très fermé des pays avec tampon rouge. Où il est formellement déconseillé de s’y rendre.
Cette conduite impolitique de la transition inquiète même les leaders politiques pro-CNRD. Qui affichèrent très tôt leur proximité à la junte militaire. Prenant conscience du dérapage, ils interpellent désormais le Général à revoir sa copie afin de rectifier le tir. Parmi eux, il y a le président du Bloc Libéral, BL. Sans marquer sa rupture avec le chef de la transition, il reconnait tout de même que la situation est lancinante et interpelle, à cet effet, le Premier Magistrat du pays.
Le leader rappelle qu’au début de la transition «un cadre de dialogue permanent a été crée ». Mais depuis, fulmine-t-il, « on se demande ce qu’il est devenu.» Raison pour laquelle, tout en indiquant que le « dialogue est en panne », il demande de l’insuffler un souffle nouveau pour restaurer la « confiance » entre le pouvoir et le peuple.
Le président du BL s’est aussi étonné du grand retard accusé dans la publication de l’avant projet de constitution. Car, en rédaction depuis des lustres, cet avant projet de la future constitution guinéenne est toujours attendu par les citoyens. Tout en sachant que ce précieux sésame aurait du être présenter par le CNT depuis avril 2023. Ceci, afin de permettre aux guinéens qui sont les premiers concernés, à prendre connaissance du continu avant sa soumission à un référendum et sa promulgation. Selon Dr Faya Millimono, ce couac doit être corrigé par le CNT.
En outre, le leader qui prend fait et cause pour les médias dénonce le musèlement de la presse en Guinée. Pour lui, les militaires doivent préserver les « acquis » de la liberté d’expression et de la presse obtenus au prix d’énormes sacrifices. Il faut, conseille-t-il, « revenir » aux fondamentaux afin de ranimer la flamme de l’espoir et éviter au pays de sombrer dans le chaos.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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