PENDESSA RESTE EN PRISON : « IL EST VICTIME D’INJUSTICE ET D’ARBITRAIRE », DENONCE SON AVOCAT ME BEA
Le procès du journaliste et syndicaliste Sékou Jamal Pendessa a ouvert ce mardi 20 février, après un mois d’attente. C’était au Tribunal de Première Instance de Dixinn. La défense qui s’attendait à une mise en liberté provisoire de son client a formulé une demande dans ce sens mais qui sera rejetée sans commune mesure par le juge.
En attendant donc le délibéré prévu dans trois jours, c’est-à-dire le vendredi prochain, l’accusé devra encore garder son mal en patience. Son avocat, Me Salifou Béavogui parle d’une détention injuste et arbitraire.
« M.Sékou Jamal Pendessa est victime d’injustice et d’arbitraire », fulmine-t-il face aux médias.
Pour lui, en menant ce combat, le jeune syndicaliste a choisi de « défendre la liberté dans ce pays, la démocratie et l’Etat de droit ». En luttant contre « l’absence de l’internet dans ce pays ainsi que (la fermeture) des médias. »
Me Salifou Béavogui se dit surpris de constater que les acquis de la presse, résultats de longues années de luttes et de sacrifice soient subitement l’objet de menace par les autorités de la transition. « C’est incroyable qu’après plus de 20 ans de luttes menées dans ce pays, que ce soient les hommes du 5 septembre qui vont tenter de bâillonner et de fermer hermétiquement les médias », s’alarme l’avocat.
Qui révèle ensuite que le syndicaliste Pendessa « était dans le viseur » par le pouvoir de Conakry. C’est pourquoi, ajoute-t-il, « il a été arrêté en lieu et place de plusieurs autres personnes et conduit devant le procureur pour une dizaine d’infraction. »
Un chapelet d’infractions lui était imputé. Il a fallu que le doyen requalifie les infractions pour ne « retenir qu’une seule infraction : la provocation directe à un attroupement non armé de nature à porter atteinte à l’honneur et à la dignité des citoyens.» Et même celle-ci, ne trouve un écho favorable au niveau de la défense qui la récuse. Car selon Me Béa « c’est faux et archi faux.»
Pour argumenter Me Béa rappellera que « les articles 34 et 35 de la charte de la transition consacrent la liberté syndicale, de presse et d’opinion. » dans notre pays.
Il estime alors que l’appel fait par Pendessa aux « concitoyens pour un éveil d’esprit et demander le rétablissement d’internet surtout des médias…c’est une lutte noble. » Et pour laquelle aucun « emprisonnement systématique », aucune « intimidation » ou « menace » ne pourrait empêcher de se réaliser.
Surtout, fera-t-il remarquer, « S.J.P n’est pas le seul dans cette lutte. » C’est un combat dans lequel tous les guinéens épris de liberté et de justice se reconnaissent.
S’exprimant sur le rejet de la demande de mise en liberté provisoire de son client par le juge, Me Béa sans s’en offusquer outre mesure, pense qu’il faut garder son mal en patience jusqu’au vendredi, jour du verdict.
« Nous avons demandé au président de le libérer mais contre toute attente il a préféré le garder en prison jusqu’au vendredi 23 février. Donc, nous allons continuer à garder notre mal en patience …c’est un nouveau juge qui vient d’arriver, nous espérons que contrairement au procureur qui a requis 6 mois d’emprisonnement alors qu’il n’y a aucune infraction, ce jour là, il sera purement et simplement relaxé », formule-t-il comme intention.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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