Nous l’avions brièvement relayé dans le précédent article. C’est désormais confirmé. Le Mouvement Syndical Guinéen (MSG) va en débrayage à partir du lundi 26 février 2024. Il a fait écho de sa décision ce jeudi à la Bourse du Travail.
C’est à l’issue de 2 heures (12h-14h) environ de débats parfois très houleux entre les Secrétaires Généraux des treize centrales syndicales, tenus dans la salle de réunion de la Bourse du Travail, ce jeudi 22 février, qu’ils sont parvenus à cette décision.
Celle-ci, met désormais définitivement fin aux atermoiements du lundi dernier. Et amène les syndicats a finalement décidé d’affronter leur peur en sortant leur arme fatale.
Dans une déclaration faite ce jeudi, ils ont décidé, à travers le mouvement syndical, de porter à « l’attention de la communauté nationale et internationale du déclenchement d’une grève générale et illimitée à compter du lundi 26 février 2024 sur toute l’étendue du territoire national dans tous les secteurs public, privé, mixte et informel.»
Ils disent aussi se réserver « le droit de porter plainte auprès de toutes les institutions onusiennes et internationales de droits de l’homme et du droit syndical »
Pour ce qui est de la grève, ils demandent « à toutes les structures syndicales de base d’observer scrupuleusement le mot d’ordre de grève jusqu’à la résolution des différents points inscrits dans le préavis. »
Et quels sont ces points de revendications inscrits dans le préavis de grève ?
Rappelons que les revendications se résument à cinq points. Il s’agit de « la libération immédiate et sans condition du Secrétaire Général du Syndicat des Professionnels de la Presse (SPPG) », « la révision à la baisse du prix des denrées alimentaires de première nécessité » ; « l’application intégrale du protocole d’accord tripartite signé à la date du 15 novembre 2023 » ; « l’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’Education signé le 27 octobre 2023 » ; et enfin « la levée de la restitution de l’internet et la libération des ondes.»
En prenant cette décision d’aller en grève, malgré l’absence d’un gouvernement dissout en début de semaine par le Président de la République, le mouvement syndical guinéen surprend plus d’un observateur. Dans la mesure où bon nombre de gens estimaient que vu la situation, qu’il allait donner un moratoire à la junte militaire au pouvoir.
Mais comme on peut l’apercevoir, tel ne fut pas le cas. Visiblement déterminé, le mouvement syndical a choisi de mettre sa menace en exécution. En s’apprêtant à en découdre avec le pouvoir militaire de Conakry.
Si la grève a lieu, ce sera une première pour le mouvement syndical de tenir tête au CNRD (Comité national du rassemblement et de développement). Ce qui apparait comme un « test » pour le mouvement syndical guinéen. Qui doit impérativement d’efficacité dans ses revendications pour ne pas perdre la face.
« Si ça ne réussit pas, on est foutu ! », prévenait récemment Amadou Diallo de la CNTG.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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