VIGILOR SECURITÉ

KINDIA : UN JOUR DE FÊTE, DEUX JOURS D’EMEUTES MEURTRIERES

Quatre jours après la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes, dans la ville de Kindia, la cité a été le théâtre de violences indescriptibles qui ont coûté la vie à deux adolescents fauchés par balles.

Dans la journée du 8 mars dernier, la ville de Manga Kindia Camara était en fête. Abritant les festivités commémoratives de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la cité des agrumes était en « enjaillement ». L’atmosphère était bon enfant entre populations et autorités du pays.

Malheureusement cette liesse populaire sera de courte durée. Puisque les jours suivant, ce havre de paix qui régnait dans la cité, s’est subitement transformé en foyer de tension.

La crise qui était latente explosera quatre (4) jours après la fête, créant le chaos total dans la ville.

Comme en Alaska (région située au Nord-Est des Etats-Unis) où le climat peut basculer à tout moment du froid au chaud, la ville de Kindia s’est spontanément retrouvée sous tension imprévisible. Dans la nuit du lundi 11 mars, une grande partie de la cité s’est subitement mise en ébullition. Plongeant la capitale de la région naturelle de la Basse Guinée dans un théâtre de violences sans précédent.

En colère contre le manque criard du courant électrique dans leur ville depuis des jours, les populations en majorité des jeunes sont sorties pour exiger le retour immédiat de l’électricité. Surtout que la veille et le jour de la fête du 8 mars qui avait mobilisé les autorités du pays au plus haut niveau, il y avait le courant H24 dans la cité.

Mais à peine la fête finie, les démons de l’électricité ont repris leurs mauvaises habitudes. Avec des coupures intempestives qui plongent toute la cité dans un noir indescriptible.

Les quartiers de Caravansérail, Wondima, Gada Wawa, Cacia, Koliady, Sambaya, Gare et bien d’autres sont les plus touchés par les délestages.

Rouspétant contre cette absence notoire du courant redevenu subitement un luxe en Guinée, alors que dans un passé récent on pensait avoir réglé le problème, les jeunes de ces quartiers ont érigé des barricades sur toutes les artères principales de la ville.

Des pneus et autres combustibles sont brûlés ici et là.  Ce qui donne naissance à des flammes géantes qui jaillissent de l’obscurité et laissent échapper des épais de fumées noires dans le ciel.

Ces émeutes se poursuivront dans la journée du mardi, paralysant totalement la cité de Manga Kindi.

Une véritable guérilla urbaine éclate à travers la ville. Des échauffourées éclatent entre manifestants et agents de forces de l’ordre qui utilisent du gaz lacrymogène pour disperser les jeunes qui à leur tour régissent par des jets de pierre.

Lors de ces accrochages, deux (2) adolescents dont l’âge varie entre 5 et 14 ans y perdront la vie après avoir reçu des balles. Il y a aussi 11 blessés et 37 interpellations parmi les manifestants.

Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info

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