En Guinée, un nouvel feuilleton qui fera les choux gras des médias et qui pourrait faire exploser l’audimat de certains médias se profile à l’horizon. Soupçonnés d’enrichissement illicite et de corruption et pratiques assimilées, l’ancien premier ministre Dr Bernard Goumou et certains anciens ministres sont désormais dans le collimateur de la justice guinéenne. Saisie par un citoyen attentionné de la gestion de la chose publique, le procureur spécial de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) vient de saisir à son tour l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et de Promotion de la Bonne Gouvernance à l’effet de procéder à des investigations préalables.
« En référence aux dénonciations en date du 20 mars 2024 faites respectivement contre Monsieur Alphonse Charles Wright, Monsieur Ousmane Gaoual Diallo, Docteur Bernard Gomou et Monsieur Moussa Cissé, et conformément aux dispositions de l’article 50 alinéa 1 du code de procédure pénal, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que par Courrier n0 061 et 063 en date du 21 mars 2024 notre Parquet a saisi l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et de Promotion de la Bonne Gouvernance à l’effet de procéder à des investigations préalables », peut-on lire dans le courrier réponse adressé à Alseny Farinta Camara, le requérant.
C’est un fait très rare qui est entrain de se réaliser dans le système de gouvernance du pays. Que l’appareil judiciaire se met immédiatement en branle suite à la plainte d’un citoyen contre des hauts commis de l’Etat pour des faits de malversations. Et mieux cela se passe sous une transition en marche.
En attendant de connaitre la suite de l’enquête, il faut dire que si jamais ce feuilleton, « la caverne de Bernard et Cie » se réalisait, il pourrait même ravir la vedette au procès du 28 septembre devenu trop ennuyant à cause de sa lenteur. Surtout que ses personnages ne sont pas méconnus du public. Au contraire, ils sont très connus pour avoir géré au plus haut sommet de de l’Etat.
Il s’agit notamment de l’ancien Premier Ministre Bernard Gomou, le tout puissant ancien ministre de la justice Alphonse Charles Wright, l’ancien ministre de l’économie et des finances Moussa Cissé et l’ancien ministre des postes, des télécommunications actuellement ministre des transports et porte-parole du Gouvernement Ousmane Gaoual Diallo.
Ces acteurs majeurs de la gestion de la chose publique sont soupçonnés de « Malversation financières, violation du code des marchés publics, contournement de règles de la libre concurrence en matière d’attribution des marchés publics, corruption aggravée, détournement de fonds publics et d’enfrichement illicite. »
En septembre 2023, l’opinion a été choquée par la révélation sur les réseaux sociaux des documents administratifs faisant état de la rénovation de la résidence du PM, pour un coût estimé à 6 milliards gnf. Un marché de gré à gré signé par l’ancien PM avec la complicité du ministre d’alors de l’économie et des finances.
Idem pour le fougueux ancien ministre de la justice, Alphonse Charles Wright, à qui, il est aussi reproché d’avoir usé de la même pratique pour les travaux d’extension de la maison centrale de Coronthie.
Toujours en septembre, un autre scandale éclabousse cette fois-ci, l’ancien ministre des postes, des télécommunications, Ousmane Gaoual Diallo. Sur qui pèsent des soupçons de surfacturation pour la rénovation et l’extension des locaux du département. Le montant des travaux est estimé à plus de 65 milliards gnf. Pour lesquels l’actuel ministre des transports devrait s’expliquer.
En saisissant l’ANLC-BG, le parquet de la CRIEF serait déterminé à tirer l’affaire au clair. C’est dire que, tous les regards sont désormais tournés vers l’Agence de lutte contre la corruption dont les résultats de l’enquête sont très attendus par les guinéens. Nous y reviendrons.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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