A dix jours de la fin de sa période de grâce à la Primature Guinéenne, le chef de gouvernement, a présenté la Politique générale de son gouvernement. A l’hémicycle, ce mardi 27 Mai, Amadou Oury Bah, a dépeint la situation socioéconomique et politique du pays. Il a mis aussi l’occasion à profit, pour toucher un point épineux. Qui n’est autre que celui du désœuvrement de la jeunesse guinéenne. Mais pour lequel, il refuse d’admettre la responsabilité totale de l’Etat.
Il faut tout de suite rappeler que la déclaration de la politique générale du gouvernement n’est pas un fait nouveau. C’est une tradition, à laquelle se sont pliés ses prédécesseurs PM et qui est définie dans l’article 57 de la charte de la transition.
En se prêtant donc à cet exercice, Bah Oury, ne fait que perpétuer cette tradition. Cependant, dans un premier temps, nous n’allons pas entièrement décortiquer son discours fleuve de 20 pages. Sur lequel, nous reviendrons ultérieurement plus en détail. Pour l’instant, nous nous intéressons sur un pan de son discours. Il s’agit de la question épineuse de la couche juvénile. Cette jeunesse qui représente 75% de la population guinéenne.
En évoquant la situation de cette jeunesse désœuvrée, désemparée, oisive, abandonnée, si Bah Oury admet que nos villages se vident de ses forces vives et que le pays se prive de de son avenir suite à la fuite de sa jeunesse, il refuse cependant d’admettre que l’Etat soit le seul responsable de cette situation.
« Depuis quelques années, force est de reconnaitre, impuissant, que nos jeunes sont, dans nos villes, désorientés, désœuvrés, en proie aux vices, cherchant désespérément l’exil, préférant le voyage suicide en mer ou dans la jungle à la recherche de l’eldorado. Cette situation vide notre pays de sa jeunesse active et potentiellement productive en la condamnant à l’errance », reconnait le chef de gouvernement.
Toutefois, même si le locataire du palais de la Colombe reconnait cette regrettable situation, il estime que l’Etat ne peut pas seul porter cette responsabilité. Pour lui, cette responsabilité est partagée.
« Nous sommes collectivement responsables du désœuvrement de la jeunesse et de son errance… », dira-t-il lors de son grand oral.
Mais pourquoi, les campagnes se vident-elles de leur jeunesse ? Pourquoi, ces mêmes jeunes quittent le pays à la recherche du bonheur, au péril de leur vie ? Ce sont des questions dont les réponses pourraient édifier les profanes que nous sommes.
Pour éviter que ses petits ne sortent de la tanière et divaguent dans la nature au péril de leur vie, la lionne est permanemment en chasse pour assurer la nourriture. C’est le seul moyen pour lui de protéger ses petits et assurer la relève.
La maison se videra toujours, s’il n’y a pas de nourriture pour retenir ses occupants.
En Guinée, que fait réellement l’Etat pour aider la jeunesse ? Lui qui est le garant du développement harmonieux et durable. Du bien être social et économique. Rien !
Pourtant, la jeunesse constitue l’avenir de ce pays. La Guinée ne se construira pas sans elle. Malheureusement, c’est le dernier souci de nos dirigeants. L’Etat ne fait rien pour la retenir.
Se sentant donc abandonner, vivant dans un pays où l’espoir est illusoire, elle ne trouve autres choix que de fuir.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
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