TRIBUNAL DE PARIS : QUI SONT CES TROIS HAUTS DIGNITAIRES DE LA TRANSITION GUINÉENNE VISES PAR UNE PLAINTE ?
Le lundi 22 juillet, le tribunal de Paris (France), a enregistré un dépôt de plainte de la part de deux épouses inquiètes pour la « disparition forcée » depuis la nuit du 9 courant de leurs époux Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, tous activistes de la société civile guinéenne. Signée par le duo d’avocats Me William BOURDON et Me Vincent BRENGARTH, cette plainte vise trois gros bonnets de la transition guinéenne dirigée par le Général de corps d’armées Mamadi Doumbouya depuis l’aube du 5 septembre 2021.
Les deux épouses Hawadjan DOUKOURE et Assiatou BAH, respectivement de Fonikè Menguè et Billo BAH, accusent le pouvoir de Conakry d’avoir commandité l’enlèvement de leurs maris et font face à la justice supranationale dans l’espoir d’obtenir la libération de leurs maris. Dans cette optique, leurs avocats qui sont aussi ceux de leurs époux, ont procédé au dépôt, en leurs noms, d’une plainte des chefs « disparition forcée » de personnes (Foniké et Billo) devant la Procureur de la République près du tribunal de Paris.
La plainte déposée par le duo d’avocats est sous-tendue par l’article 221-12 du code pénal qui stipule ceci : « Constitue une disparition forcée l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté d’une personne, dans des conditions la soustrayant à la protection de la loi, par un ou plusieurs agents de l’Etat ou par une personne ou un groupe de personnes agissant avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement des autorités de l’Etat, lorsque ces agissements sont suivis de sa disparition et accompagnés soit du déni de la reconnaissance de la privation de liberté, soit de la dissimulation du sort qui lui a été réservé ou de l’endroit où elle se trouve. La disparition forcée est punie de la réclusion criminelle à perpétuité. »
Mais qui sont ces personnalités guinéennes visées par cette plainte ?
Ce sont des figures emblématiques très connues des guinéens. Notamment de par leur position au sein de l’appareil étatique mais aussi du rôle hautement important que joue chacune d’elle au Sommet de l’Etat.
La première personne visée par cette plainte serait le général de corps d’armées Mamadi Doumbouya. C’est l’homme du 5 septembre 2021. Le premier magistrat du pays. Le chef de la transition guinéenne.
L’autre personne qui serait aussi concernée par la procédure judiciaire, est le tout puissant ministre de la défense nationale. Le général à la retraite, Aboubacar Sidiki Camara alias ‘’Idi Amin’’. Ancien Ambassadeur de la Guinée à Cuba, il fait partie du cercle très fermé des hommes les plus puissants du pays présentement.
La liste du trio est complétée par un autre homme aussi du sérail. Très haut placé également, il est l’un des hommes de main du chef de la transition. Il s’agit du Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale et Directeur de la Justice Militaire. Le Général de Division Balla Samoura. Le ‘’Jordan’’ de la gendarmerie qui n’est pas un méconnu du public, compléterait la liste des personnalités visées par la plainte.
Ces trois gros bonnets du pouvoir central de Conakry seraient visés par cette plainte déposée par les épouses des deux activistes nuitamment enlevés et dont ignore encore le sort.
« Les éléments portés à la connaissance des soussignés sont de nature à convaincre de la responsabilité de la junte militaire, dirigée par Mamadi Doumbouya, nommément visé dans la plainte, de Balla Samoura et de Aboubacar Sidiki Camara, dans les arrestations intervenues en les soustrayant à la protection de la loi et en faisant le choix du déni de la reconnaissance de la privation de liberté. », fin de citation.
Cependant, cette plainte servira de moyen de pression pour faire vaciller le cœur du pouvoir de Conakry et obtenir la libération de Foniké Menguè et Billo Bah ? Cela relève pour le moment du mystère. Sauf si par miracle, l’effet contraire se produisait. Dossier à suivre.
Sam Keita pour kibanyiguinee.info
