QUE FAIRE EN CAS DE REJET DE LA CONSTITUTION ? LA QUESTION PIÈGE D’ELHADJ MOHAMED MANSOUR KABA AU CNT
Cette question a beau taraudé les esprits, elle ne s’est jamais posée depuis la publication de l’avant-projet de la Constitution au mois de juillet dernier par le Conseil national de transition (CNT). Ou du moins jusqu’à ce samedi 14 septembre car, désormais, c’est chose faite. En passant au crible ledit projet de Constitution, le leader politique et président du parti Panafricain de Guinée (PAG), Elhadj Mohamed Mansour Kaba pense qu’il est indispensable pour l’organe législatif de dire aux Guinéens ce qu’il y a lieu de faire en cas de rejet de la Constitution.
Lors de sa conférence de presse animée ce samedi à Conakry, face à un parterre de journalistes locaux et étrangers, le doyen de la classe politique guinéenne est revenu de long et large sur l’avant-projet de Constitution proposé par le CNT. Du préambule, aux fautes grammaticales, de ponctuations et d’orthographes et les points en lien avec la candidature indépendante et limitation d’âge à la présidentielle et tant d’autres sujets, ont été passés au peigne fin par cet ancien candidat de la toute première élection présidentielle guinéenne de 1993.
Tout d’abord, en charcutant le projet, le leader politique a indiqué qu’en Guinée « il y a des citoyens qui se croient encore plus égaux que d’autres ». Or selon lui, « les plus belles formulations généreuses des termes du projet de Constitution ne serviront à rien, tant que ces problèmes d’égalité des citoyennes et des citoyens devant la Loi ne trouveront pas une application honnête et sincère »
Il renchérit ensuite sur le referendum en vue devant valider ou invalider la Constitution. D’après lui, il y a lieu de se poser la question de savoir : « que faire en cas de rejet de la constitution à l’issue du référendum ? »
Il fait remarquer, que toutes les communications qui se font actuellement, parlent uniquement de l’adoption de la Constitution. On parle comme si la Constitution était déjà validée par les Guinéens. Et que personne ne pense au revers de la médaille. Alors qu’il n’y a aucune certitude que cette Constitution passera. Dans la mesure où tous les deux scenarios sont possibles : adoption ou rejet.
Donc pour cet ingénieur politicien, « le CNT devra prévoir le cas de rejet majoritaire de la Constitution sous sa forme actuelle. » Surtout, attire-t-il l’attention, les partis politiques aussi ont leur mot à dire. Qu’il ne faut donc pas les minimiser d’autant plus qu’ils ont un grand rôle à jouer dans l’adoption ou non de la Constitution.
« On a beau vouloir minimiser le rôle des partis politiques dans les prises de décision dans notre pays, il est évident que si un nombre important de partis rejettent le projet de Constitution du CNT, le referendum sera un fiasco retentissant », prévient-t-il.
D’où, d’après lui, il est important de se poser la question : « que faire alors ». Une question piège que le vieux briscard de la politique guinéenne pose au CNT.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info