PLAN GUINÉE : LE RAPPORT 2024 SUR LA SITUATION DES JEUNES FILLES DANS LE MONDE RENDU PUBLIC À CONAKRY
En différé de la Journée Internationale de la Jeune Fille célébrée le 11 octobre de chaque année, l’ONG Plan International Guinée a procédé, ce mardi 22 octobre, à la présentation du rapport 2024 intitulé ‘’ Situation des jeunes filles dans le monde’’.
Cette année l’étude a été faite pour comprendre les freins liés à la promotion des droits des filles et femmes en zone de conflit afin d’apporter une contribution substantielle à leur développement et à leur épanouissement.
Les témoignages recueillis ont touché 9 995 personnes, constate -t -on, exclusivement portés sur les expériences de ces jeunes filles face à la violence, l’interruption des études, la perte des moyens de subsistance et la détresse émotionnelle causées par les conflits.
L’étude a touché 10 pays à savoir le Cameroun, la Colombie, l’Éthiopie, le Liban, le Mozambique, le Nigeria, le Soudan, l’Ukraine, les Philippines et un pays dont le nom ne peut être cité en raison de sensibilités politiques et opérationnelles.
Selon Laouratou, jeune fille guinéenne, influenceuse mondiale de Plan international, toute aide humanitaire est refusée aux filles qui vivent dans les zone de conflit.
« L’impact sur les civils, et en particulier sur les enfants et les jeunes, est dévastateur. Ils sont recrutés, kidnappés, attaqués dans les écoles et les hôpitaux. Ils subissent des violences sexuelles et on leur refuse l’aide humanitaire au milieu de ce chaos », note le rapport, tout en précisant que les filles et les garçons, ainsi que les jeunes femmes et les jeunes hommes, vivent ces conflits de manière distincte.
Laouratou
A la suite des résultats de cette étude, plus de la moitié des jeunes filles et garçons subissent des troubles émotionnels sous l’effet de la guerre.
« Les jeunes ont montré des niveaux élevés de détresse émotionnelle, comprenant des troubles du sommeil (55%) et une préoccupation constante (54%). Les filles et les jeunes femmes ont déclaré des niveaux significativement plus élevés de ces indicateurs de stress émotionnel que les garçons et les jeunes hommes », a déclaré Louaratou Diallo, influenceuse mondiale de Plan international.
A propos de la question des violences sexuelles que subissent les filles dans ces zones de conflit, le rapport dresse un bilan très alarmant.
« 27% des filles et des jeunes femmes de l’étude ont rapporté des violences sexuelles ou basées sur le genre comme un risque constant du quotidien, comme l’ont fait les filles et les jeunes femmes dans les entretiens. Les personnes interrogées en Éthiopie, en particulier, ont vécu ou assisté à des violences sexuelles extrêmes et à l’encontre des filles et des jeunes femmes et ont insisté sur le besoin urgent de sécurité et d’assistance, notamment sur le besoin de services relatifs à la santé mentale. Les filles et les jeunes femmes qui sont tombées enceintes suite à un viol ont déclaré être stigmatisées une fois de retour chez elles », a ajouté Louaratou Diallo.
Sur le plan sécuritaire, 38% des personnes interrogées ont déclaré ne pas se sentir en sécurité ou très peu en sécurité.
« Les filles et les jeunes femmes (39%) se sentent moins en sécurité que les garçons et les jeunes hommes (36%) », rapporte-t-on dans ce rapport.
Pour la responsable de la protection des jeunes et enfants au Club des jeunes filles leaders de Guinée, Thérèse Akakpo, une oreille attentive doit être accordée aux jeunes pour pouvoir les aider à relever les défis complexes auxquels ils sont confrontés.
Thérèse AKAKPO
« Ils ont tous besoin d’être autonomes financièrement. Et en matière d’éducation, ils ont besoin du strict nécessaire. Ils doivent également avoir accès à des services adaptés à leur situation, tout particulièrement en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive, les droits et l’assistance psychologique, pendant et après le conflit », estime-t-elle, ajoutant qu’un “conflit peut briser une génération entière, mais c’est l’expérience et l’énergie de cette génération, si elle est soutenue correctement, qui aideront leurs communautés à survivre et à se reconstruire”.
« Malgré le caractère peu prometteur de leur situation actuelle, il y a encore de l’espoir pour l’avenir, et les jeunes participants à cette étude ont de nombreuses idées sur la manière dont ils peuvent survivre au conflit et se reconstruire après celui-ci », a conclu Thérèse Akakpo.
Mme Aissatou Diallo la conseillère en charge du genre au MPFEPV,
Représentée par le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des personnes vulnérables co organisateur de la présente conférence de presse avec Plan International Guinée, Mme Hadja Aïssatou Bara Diallo, conseillère en charge des questions du Genre, invite à brise le silence pour aider à mieux lutter contre les violences faites aux filles et femmes tout en procédant à la vulgarisation des textes juridiques en la matière.
« La fille et la femme doivent savoir qu’elles ont des droits, pour aller se plaindre et se plaindre là où il faut. Tout le problème de cette violence-là, il y a aussi l’impunité. Parce que le plus souvent, quand tu arrives à te plaindre, tu envoies l’intéressé dans les lieux, je ne sais pas, on ne peut pas d’abord appeler juridique, mais dans les lieux, je peux appeler peut-être la gendarmerie ou la police. Le plus souvent, sans aucun procès, on libère la personne. Et le plus souvent, on essaie de corriger les imperfections, on essaie de régler les problèmes de viol et de violence à l’amiable, en famille. Et il faut qu’on enlève cela de notre tête, qu’on arrive à savoir qu’on est très riches en textes » a insisté la représentante de la ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables.
Hamidou Sylla pour kibanyiguinée.info