AVANT-PROJET DE CONSTITUTION : UN LEADER POLITIQUE GUINÉEN MENACE DE PORTER PLAINTE DEVANT LE TRIBUNAL DE LA CEDEAO
La nouvelle constitution guinéenne, actuellement en vulgarisation à travers tout le pays par le CNT avant sa validation à l’issue d’un vote référendaire dont la date reste pour le moment inconnue, n’autorise pas les personnes âgées de 18 à 35 ans et celles ayant dépassé 80 ans, à briguer la magistrature suprême du pays. Se sentant viser par cette mesure, un leader politique guinéen crie à la discrimination et menace de porter plainte devant le tribunal de la CEDEAO.
Le président du parti Panafricaine de Guinée (PAG) dont il s’agit conteste vigoureusement cette loi discriminatoire qui serait en porta-faux avec l’esprit de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des personnes âgées. En s’érigeant contre toute forme de discrimination, il prévient que le chantage constitutionnel auquel se le livre le CNT ne saurait prospérer.
Après avoir maintes fois dénoncé cette politique d’exclusion orchestrée par l’organe de transition qui fait office de parlement, sans succès pour l’instant, Elhadj Mansour Kaba menace de passer à la vitesse supérieure.
Figure de proue de la classe politique guinéenne, l’un des rares candidats de la présidentielle de 1993 encore en vie, il se dit prêt à aller plus loin pour se faire entendre. Tout en rappelant que le « Protocole de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des personnes âgées » rejette toute idée de discrimination à l’égard des personnes âgées.
Dans l’article 3 aliéna 1 dudit protocole, il est clairement mentionné que les parties (membres) s’engagent à « interdire toutes les formes de discriminations à l’égard des personnes âgées et promouvoir l’élimination stéréotypes socio-culturels qui marginalisent les personnes âgées »
Connu pour ses vérités souvent crues, le leader politique se dit outrer de constater que le projet de constitution va à l’encontre de cette charte pourtant ratifiée par tous les pays de l’Union Africaine dont la Guinée est membre, et du protocole de Malabo.
S’agissant de ce protocole, il rapporte que le « le gouvernement ivoirien s’est » récemment « engagé à ratifier la charte » portant sur les « personnes âgées. »
Une fois signée, ce protocole permettra de « promouvoir l’égalité des droits et la justice sociale pour tous », selon la présidente de la commission sur le genre, la famille, la jeunesse et les personnes handicapées du Parlement panafricaine, l’ivoirienne Mariam Dao Gabala, a cité le leader, un article du média ivoirien [Fraternité Matin].
Alors que pendant ce temps, fait remarquer le premier responsable du PAG, « Dr. Dansa Kourouma et ses complices du CNT » se murent dans un silence assourdissant. Ils « n’en parlent pas du tout », fulmine-t-il avant de d’interroger en ces termes : « Bizarre n’est-ce pas ? ».
En s’en prenant au CNT, il indique que l’institution est truffée d’opportunistes et de manipulateurs déguisés dont la seule mission se résume à aider la junte militaire à se cramponner au pouvoir. Une situation, estime-t-il, qui devrait être dénoncée par les médias pour éviter qu’une telle chose ne se réalise.
« Je crois que toute la presse guinéenne devrait engager une campagne patriotique pour empêcher ces opportunistes de manipuler les populations guinéennes, afin d’autoriser les membres du CNRD à briguer des mandats électifs aux prochaines élections. », interpelle-t-il les hommes de médias.
Décider de croiser le fer avec le CNT, le leader politique menace de porter plainte contre la Guinée auprès des juridictions supranationales, en l’occurrence le tribunal de la CEDEAO. « Je porterais plainte devant le tribunal de la CEDEAO et la Guinée sera obligée de suivre les lois de la CEDEAO », prévient Elhadj Mansour Kaba.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info