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« BÊTISE HUMAINE, FATALITÉ, INCOMPÉTENCE » : BAH OURY TRÈS AMER CONTRE LES FORCES DE L’ORDRE QUI ONT TIRÉ DES GAZ LACRYMOGÈNES AU STADE DE N’ZÉRÉKORÉ

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Le premier ministre guinéen chef de gouvernement, Bah Oury, ne semble pas apprécier l’attitude des forces de l’ordre au stade de N’Zérékoré, qui ont été accusées d’avoir tiré des gaz lacrymogènes sur des supporteurs dans un endroit clos. Sur RFI, ce matin, il les accuse d’avoir agi par « bêtise » et surtout par « fatalité » et « incompétence. »

Que se passe-t-il réellement à la Primature ? Le locateur du petit palais semble très remonté contre l’attitude des forces de l’ordre à N’Zérékoré. Où la finale du tournoi doté du général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a viré à une tragédie macabre. Choqué par ce drame dont le bilan (56 morts selon l’Etat) fait polémique, contesté par un collectif d’ONGs qui évoque un chiffre plus élevé (135 morts), Bah Oury qui semblait jusque-là pondérer dans ses déclarations, ne parvient plus à retenir sa colère.

En se prêtant aux questions du média étranger, il a laissé exploser sa colère interne. À travers des mots très durs, il s’est montré amer vis-à-vis des forces de l’ordre qui ont largué des gaz lacrymogènes sur une foule dont elles étaient censées assurer la sécurité.

Tôt sur RFI, ce jeudi, 5 décembre, le chef de l’exécutif guinéen a surpris plus d’un à travers des vérités crues, employées dans un langage dénudé de toute ambiguïté, et qui semblaient saper l’attitude des forces de l’ordre. Mais aussi, qui mettaient en doute la gouvernance de façon générale.

Pourquoi les Forces de l’ordre ont-elles tirées de gaz lacrymogènes sur des supporteurs dans un endroit fermé ? C’est très dangereux ? 

En répondant à ces questions du journaliste français, Bah Oury, dans un premier temps, a sans amalgame, reconnu les faits et la dangerosité de l’acte perpétré par les forces de l’ordre dans un stade clos, bondé de monde. Et qui n’a qu’une issue de secours. C’est-à-dire la porte principale qui sert à la fois de porte d’entrée et de sortie.

Ensuite, il a affirmé sans détour que cela est la conséquence de « la bêtise humaine, la fatalité, parfois l’incompétence dans une ambiance de surexcitation et aussi d’impréparation. » Le tout, poursuit-il, couronné par une « mal gouvernance globale. »

Des déclarations plutôt surprenantes, surtout venant de la troisième personnalité du régime, et qui mettent clairement à nu la mauvaise gouvernance, l’amateurisme dans la gestion du pouvoir militaire et surtout le manque de formation des agents des forces de l’ordre qui ne connaissent que l’usage de la force comme crédo.

Le chef du gouvernement n’a donc pas hésité de mettre la main sur la plaie. Même si sa sortie est perçue par beaucoup comme un aveu d’impuissance de sa part et non une volonté réelle de dénoncer une situation gravissime, qui est d’ailleurs connue de tous. Vu l’incertitude qui profile, d’aucuns pensent qu’il s’agit d’une ruse de la part du PM qui essaye de protéger son image politique déjà très affectée.

L’homme semble s’être complètement compromis depuis son alliance diabolique avec le régime militaire dont il sert, depuis le palais de la Colombe, de caisse de résonnance.

Plus loin, il a voulu tout de même se montrer rassurant en affirmant que toutes les personnes (que ce soit au niveau des autorités de N’Zérékoré ou nationales) dont les responsabilités seront établies seront traduites devant la justice.

Il reste à savoir comment le pouvoir prendra cette sortie de son chef de l’exécutif qui reconnait les défaillances notoires de la gouvernance, à la veille de la fin d’une transition controversée.

Touraman Keita pour kibanyiguinee.info

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