Alors qu’il reste encore huit (8) mois avant son congrès, qui est censé se tenir normalement au mois de septembre prochain, l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) a finalement décidé d’anticiper de cinq (5) mois la date de son congrès, qui aura désormais lieu au mois d’avril prochain. Une annonce faite à la veille de la fin du moratoire donné par le gouvernement qui menace de suspendre tout parti politique qui n’est pas en règle.
L’UFDG a donné cette information cette semaine au grand dam de ceux qui aiment toujours se référer aux textes du parti. Cette fois-ci, ils vont devoir se passer de la normale en faisant l’exception d’aller plutôt que prévu audit congrès.
Dans deux communiqués distincts, publiés successivement, les 29 et 30 janvier et signés du vice-président chargé des affaires sociales et juridiques, Dr Fodé Oussou Fofana, la formation politique de Cellou Dalein Dalein Diallo a convoqué les instances dirigeantes du parti, notamment « le Bureau Exécutif, le Conseil Politique, les Bureaux fédéraux de l’intérieur et de l’extérieur du pays et les 3 Comités nationaux des jeunes, des femmes et des sages » au Congrès programmé pour les 19 et 20 avril prochains, tout en prenant soin d’informer le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), qui est le département de tutelle des partis politiques en Guinée.
Mais quels sont les vrais motifs qui ont poussé l’UFDG à anticiper la tenue de son congrès, alors qu’elle lui reste encore plusieurs mois avant la date réelle ?
Le parti qui a ses propres raisons, explique que « ce congrès est convoqué essentiellement pour procéder au renouvellement des organismes dirigeants et à l’actualisation des textes fondamentaux et du projet de société du Parti. »
Toutefois, dans le courrier informatif qu’il a adressé au ministère, il a tenu surtout à rappeler que « conformément à la résolution numéro 2 de la convention tenue le 20 septembre 2020, le congrès ordinaire de l’UFDG devrait se tenir courant septembre 2025. » C’est-à-dire, dans huit (8) mois, à compter de ce mois de février.
Pour justifier sa décision le parti ajoute que c’est vu « l’importance des sujets à traiter et de l’urgence de certaines décisions », qu’il a « jugé nécessaire de convoquer ce congrès », dont la tenue lui permettra de procéder à la « révision et adoption des statuts et du règlement intérieur, à la présentation et adoption du projet de société révisé et au renouvèlement des instances nationales. »
Mais ce que la formation politique de l’ancien premier ministre guinéen a oublié de mentionner, c’est qu’en plus des raisons précitées, il existe une autre, qui serait d’ailleurs, la principale raison. Et que le parti n’a pas daigné évoquer : c’est la menace de « suspension » qui plane sur tous les partis qui ne se mettraient pas en règle avant l’expiration du délai donné par le gouvernement.
Fin octobre 2024, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), département de tutelle des partis politiques, avait donné un moratoire de trois (3) mois aux partis pour se mettre en règle. Passé ce délai, il menaçait de « suspendre » les partis qui ne respecteraient pas cette injonction.
L’UFDG qui ne voulait fléchir face à cette injonction, aurait sciemment attendu la veille de l’expiration de ce moratoire échu ce vendredi 31 janvier 2025, pour donner le programme de son congrès.
Comme l’UFDG, plusieurs autres partis mis en observation accusent du retard face à l’injonction du gouvernement. Le RPG-Arc-En Ciel, l’UFR et bien d’autres continuent de trainer les pieds. Il reste à savoir ce que fera le ministère de tutelle après l’expiration de son moratoire.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.infio