ME PÉPÉ KOULÉMOU, ARN : « NOUS NE LAISSERONS PAS LES ANCIENS PREMIERS MINISTRES…VENIR METTRE LES BÂTONS DANS LES ROUES D’UN PATRIOTE »
Au moment où certains politiques hésitent encore d’afficher leur soutien à une éventuelle candidature du président du CNRD (Comité national du rassemblement et du développement), l’avocat et leader politique, Me Pépé Koulémou de son côté lance la COPAMOC MD (Coalition des partis politiques et Mouvements pour la candidature de Mamadi Doumbouya). Rencontré par la rédaction de [kibanyiguinee.info], la semaine dernière, le coordinateur national de la coalition hétéroclite qui regrouperait une trentaine de partis politiques, explique les raisons de son choix et fait une analyse sur la situation sociopolitique du pays qui se trouve être caractérisée par des exiles politiques, des disparitions forcées, d’emprisonnements d’hommes politiques et de nombreux scandales financiers.
Bonjour Maitre PéPé Koulemou, vous êtes un avocat avec beaucoup d’autres casquettes. En plus d’être le leader du parti ARN (Alliance pour le Renouveau National), vous êtes le président du CTR (Collectif des partis politiques pour une transition réussie). Complétez-nous, et dites ce que ça fait d’avoir plusieurs activités à gérer à la fois ?
Ça, c’est volontaire, parce que ça me plait. Je suis quand même un universitaire. Je suis allé à l’école pour réaliser ma vision. Donc, si je suis avocat, cela n’exclut pas que je sois leader politique. C’est pourquoi d’ailleurs, avec certains amis avocats et citoyens Guinéens, nous avons bien voulu créer le parti, Alliance pour le Renouveau National (ARN), et en même temps avec certains leaders politiques Guinéens, nous avons créé, la coalition, CTR (Collectif des partis politique pour une transition réussie). Parce que nous avons estimé que la réussite des nouvelles autorités, est celle de tous les Guinéens de manière générale. Leur échec est également celui des Guinéens. Donc, il faut tout faire pour qu’elles réussissent dans la réalisation des objectifs qu’elles se sont assignées dans le cadre de cette transition.
Vous êtes également le Coordinateur de la COPAMOC-MD (Coalition des Partis politiques et Mouvement pour la Candidature de Mamadi Doumbouya), récemment lancé. Quels sont les partis et Mouvements qui sont membres de cette plateforme ?
Nous sommes une trentaine de partis politiques qui avons pensé que nos programmes convergeaient effectivement avec le programme et la vision du président Mamadi Doumbouya qui consiste entre autres, à la moralisation de l’administration publique, la gestion de la chose publique, la lutte contre la gabegie financière et le détournement des deniers publics et ses corolaires. Ce sont les mêmes objectifs que nos partis politiques ont comme vision. Nous nous sommes alors rendus compte qu’il faille se mettre d’accord. On a observé l’homme, et on s’est rendu compte que, ce que les gouvernements précédents, de l’indépendance à nos jours, période pendant laquelle certains ont fait 26 ans, d’autres 24 ans et d’autres aussi 10 ans, n’ont pas pu faire, le président Doumbouya en 3 ans, a réussi à le réaliser.
Est-ce qu’on peut avoir une idée sur la liste des partis membres. Sont-ils légaux après l’évaluation des partis par le MATD ?
Vous n’avez pas besoin de poser cette question du moment où, nous avons été régulièrement agréés. Lors de la création de notre coalition, nous avons demandé à chaque parti membre de venir avec son agréement, ce qui fut fait. Nous sommes des légalistes. Autrement dit, on ne prendra pas un seul parti politique qui ne soit pas agréé. Nous sommes disposés à présenter partout où besoin sera, les agréments des différents membres de notre coalition.
Est-ce que vous pouvez nous en citer quelques-uns de ces partis membres de votre coalition ?
Bien sûr ! Vous avez, par exemple, ARN, UDD, APF et tant d’autres.
Le vendredi 24 janvier dernier, votre coalition hétéroclite a animé une conférence de presse à Conakry, pour annoncer son soutien à Mamadi Doumbouya et l’inviter ouvertement à se présenter candidat à la prochaine élection présidentielle en Guinée. Qu’est ce qui justifie un tel choix au moment où le pays traverse une zone de turbulence politique ?
Je pense que, c’est vous qui estimez que la Guinée est entrain de traverser une zone de turbulence politique. A notre avis, non. Il y a eu des Guinéens qui ont choisi de venir s’opposer à l’œuvre patriotique qui est en train d’être réalisée dans l’intérêt du peuple de Guinée. Ils se disent membres de telle ou telle tendance. Ce qui est sûr, au sein de la coalition, nous nous sommes retrouvés pour faire le bilan du général Mamadi Doumbouya. Et nous sous sommes rendus compte qu’on avait aucun intérêt de le combattre. Parce que les programmes qu’il est en train de réaliser figurent dans nos programmes de société et méritent d’être encouragés. Donc, il n’y a pas de conflit entre son programme de refondation de l’État et les différents objectifs des partis membres de la coalition. C’est pourquoi, nous avons estimé qu’il fallait l’annoncer publiquement et inviter le peuple de Guinée, à se joindre à nous, en vue de demander à Monsieur le président, général Mamadi Doumbouya, d’accepter de se porter candidat pour protéger les acquis de l’État. Avant la prise du pouvoir (par le CNRD), quand vous voyiez les voiries de Conakry et les routes de l’intérieur, elles étaient toutes endommagées, trouées partout. Aujourd’hui, force est de reconnaitre, qu’il est en train de corriger cette situation d’infrastructures routières. Quand vous prenez, par exemple, les ponts de Kagbelen, Bambéto, KM36 et le pont (à péage) de Tanéné, vous vous rendez compte, que le président Mamadi Doumbouya, en termes de développement, est en train de travailler pour sortir le pays de l’ornière. Si vous prenez la route Conakry, Coyah, Forécariah jusqu’en Sierra Léone, dans le cadre de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace CEDEAO, le Libéria avait fait ses routes jusqu’à près de 2 Kms, à l’intérieur de la Guinée. Quand Mamadi Doumbouya est arrivé, il a dit que la Guinée étant une nation souveraine, ne devrait pas admettre d’adopter le plan d’infrastructures routières d’une autre nation sur son territoire.
Que dites-vous des articles 46, 55 et 65 de la Charte de transition, qui mentionnent clairement que ni le Président ni aucun membre du CNRD, du Gouvernement ou du CNT ne peut faire acte de candidature aux élections locales et nationales qui marqueront la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel ?
Je m’en vais tout de suite vous dire que cela dépendra de la future loi fondamentale. Lorsque le peuple de Guinée va voter la Constitution, celle-ci définira les conditions qui permettent ou empêchent à un citoyen Guinéen de se porter candidat. Lorsque la Constitution interdira à tout Guinéen de se porter candidat, cette Constitution sera applicable. Aujourd’hui, on parle de la Charte, mais après le vote référendaire, les conditions d’éligibilité seront définies. Qu’est-ce qu’il faut pour qu’un citoyen Guinéen soit candidat ou pas ? Si la Constitution interdit à un citoyen d’être candidat, cette interdiction va s’appliquer. Mais si elle autorise aussi, c’est ce qui s’appliquera. Mais en attendant, c’est une demande qui est faite. Et au moment venu, le président Mamadi Doubouya lira entre les lignes. Il verra ce qui est bon, ce qui ne l’est pas. Il va également voir, ce que la loi dit et ce qu’elle ne dit pas, mais ce n’est pas à une Charte de le faire.
En 2020 vous avez été un fervent défenseur de la loi. En s’opposant au 3ème mandat d’Alpha Condé, vous avez déclaré, je cite : « nous disons non à toute tentative de confiscation du pouvoir du peuple de Guinée (…). Nous disons donc, que force doit rester essentiellement à la loi. La constitution dans ses dispositions, a clairement défini la durée et le nombre de mandats du président de la République. » Qu’est ce qui a changé aujourd’hui pour que vous adoptez une posture différente avec la junte, et choisissez d’ignorer la loi pour être dans les bonnes grâces d’un pouvoir ?
La question du 3ème mandat, porte sur la mandature d’un président. A l’époque, la Constitution de 2010 définissait clairement les dispositions relatives à l’éligibilité du président. Avec des conditions définissant la durée et le nombre du mandat. La Constitution de 2010 fixait la durée du mandat à 5 ans, renouvelable une fois. C’est pourquoi, je m’étais levé avec certains collègues, pour m’opposer catégoriquement à un éventuel cas de 3ème mandat, et que force devait rester à la loi. C’est-à-dire que la Constitution telle qu’écrite, doit être respectée dans toutes ses teneurs.
Ce qui est différent du cas actuel ! Il n’y a même pas de loi constitutionnelle en Guinée. La loi d’Alpha Condé a été purement et simplement suspendue. Donc à date, on ne peut parler de mandat. On parle plutôt de transition. Or, les acteurs de la transition ne sont pas là pour réaliser un mandat dans un délai imparti par la Constitution. On n’est pas dans cette phase. Pour que cela soit défini, je suis convaincu en avance, que c’est seulement après le référendum.
Vous parlez de la Charte, mais la charte n’est pas en soi une loi. C’est la volonté exprimée de ceux qui l’ont élaboré. Mais lorsque la loi fondamentale sera votée, c’est la volonté du peuple qui sera affirmée. Donc la Charte sera écartée lorsque le peuple de Guinée se dotera d’une Constitution.
Pourquoi alors avoir mentionné dans cette Charte, ceux qui ne doivent pas faire acte de candidature ?
Lorsque le contenu de cette Charte sera transcrit dans la nouvelle Constitution tel que vous êtes en train de le dire, cela empêcherait les gouvernants (à faire acte de candidature). Mais si cela n’est pas défini, la nouvelle Constitution se substituera purement et simplement à la Charte. Et ce sont les dispositions de cette Constitution qui seront applicables dans le cadre des élections en vue.
D’après vous, pourquoi ces articles n’ont-ils pas été reconduits dans l’Avant-Projet de Constitution ?
Cette Charte est une volonté individuelle et non une volonté populaire. Ils seraient inscrits si ceux-là qui ont fait le projet de la loi fondamentale sentaient que le peuple de Guinée était garanti par la Charte. Donc si le contenu de cette Charte n’a pas été pris en compte, c’est parce que tout simplement qu’il n’émane pas du peuple.
En 2009, une annonce de la candidature du président du CNDD et chef de la transition d’alors, Moussa Dadis Camara, a plongé le pays dans le chao suite au massacre du 28 septembre. Malgré ce mauvais précédent, vous prenez aujourd’hui l’initiative de faire la promotion de la candidature de Mamadi Doumbouya. Or, il y a une citation qui dit que « les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. » Qu’en pensez-vous ?
Les réalités de 2009 et celles de 2021, 2022, 2023, 2024 et 2025 ne sont pas les mêmes. A mon avis en 2009, le président Moussa Dadis Camara n’avait pas fait une déclaration de candidature. Ce sont les journalistes qui l’avaient prêté ce mot, alors qu’en réalité, qu’il n’avait jamais fait officiellement une déclaration de se porter candidat. Surtout que, il n’y avait pas encore eu appel à candidature. Dans le cadre d’une élection présidentielle ou législative ou même communale, on fait toujours appel à candidature. À l’époque, le régime n’avait pas demandé la candidature (de Dadis). Ce sont des gens qui ont prêté cette intention à Moussa Dadis Camara, ils en ont envenimé. Chacun parlait comme il entendait et pensait.
Heureusement pour le président Mamadi Doumbouya, jusqu’à présent, lui-même, il n’a pas fait d’annonce visant à se porter candidat. Ce sont des citoyens qui estiment qu’il est patriote et qu’il doit être soutenu dans son élan de développement. Notamment des partis politiques et des mouvements qui appellent le vaillant et souverain peuple de Guinée, d’accepter de se joindre à eux, pour demander au président Mamadi Doumbouya à se porter candidat afin de pérenniser les acquis du développement actuel en cours. C’est-à-dire, la lutte contre la gabegie financière, le vol de la chose publique etc.
L’une des conséquences directes de la tragédie du 28 septembre 2009, c’est la judiciarisation du dossier et la poursuite en justice de l’ancien président Dadis dont vous êtes l’un des avocats, et ses compagnons, assortie d’une lourde peine dont ils sont entrains de purger actuellement dans les geôles de la Maison centrale. En tant que leader politique averti, que vous inspire cette situation ?
La situation de la transition actuelle, il faut le dire avec précision, c’est le peuple auquel vous et moi, appartenons, qui estime que Doumbouya est en train de réussir là où les anciens dignitaires n’ont pas réussi. La difficulté en République de Guinée, ce que, certains leaders pensent qu’il n’y a qu’eux, qui ont le monopole de la vérité. Ou bien, qu’il n’y a qu’eux, qui doivent gérer. Si ce n’est pas eux, ce que l’administration guinéenne est mauvaise.
Quels sont les leaders auxquels vous faites allusion ?
Je parle de manière générale. Vous êtes Guinéens comme moi, vous le savez autant que moi voire plus. Il y en a (des leaders) qui pensent que toutes les fois qu’il y a un gouvernement, ce gouvernement est mauvais. Il faut l’empêcher de travailler. L’opposition ne signifie pas, empêcher. Elle signifie plutôt, dans une situation politique, des critiques à apporter. Ces critiques peuvent être d’ordre négatif ou positif. L’ordre négatif, c’est lorsque ces critiques dénoncent certains dérapages de la gouvernance d’un pouvoir. Elles seront positives, lorsque c’est dans le sens d’encourager, de soutenir et de conseiller. Justement nous nous sommes là, pour dire que, Mamadi Doumbouya, dans sa dynamique de refondation de l’État, doit être encouragé. Le jour où nous nous rendrons compte que le programme de la refondation de l’État qu’il est en train d’exécuter a pris une autre direction, autre que celle qui nous a permis d’accepter et de demander au peuple de se joindre à nous pour l’inviter à se porter candidat afin de protéger les acquis, nous serons encore les premiers à critiquer en le faisant comprendre qu’il s’éloigne de son programme.
Nous ne sommes ni démagogues ni égoïstes. Mais nous ne laisserons pas des gens qui ont montré leur limite dans la gestion de la chose publique, notamment les tous puissants (anciens) premiers ministres ou ministres, qui ont créé des partis politiques pour se protéger, venir mettre les bâtons dans les roues d’un patriote.
Ils s’installent à l’étranger avec leurs enfants et encouragent les enfants d’autrui à aller dans les rues. C’est pourquoi, nous nous sommes levés contre ceux qui pensent qu’il faut tout saboter. Nous sommes résolus en tant que coalition de ne pas laisser la chance aux fossoyeurs de l’économie nationale, qui s’érigent en pacha, contre les intérêts du peuple de Guinée. Donc nous encourageons toute personne qui prend l’initiative de défendre les intérêts du peuple de Guinée contre la gabegie financière.
L’autorité de l’État a souvent été bafouillée en Guinée. Il est arrivé ici dans un passé très récent, quand Alpha Condé devait rentrer de voyage, dès que certains partis politiques ou coalitions menaçaient de descendre dans la rue avec leurs militants, le président ajournait son retour. Il ne pouvait véritablement pas diriger le pays, parce qu’il y avait régulièrement des bâtons dans ses roues.
Aujourd’hui, l’autorité de l’Etat est effectivement en place. On ne gère pas un État par amitié ou par pitié. Donc, ceux-là qui sont convaincus de ces œuvres, sont en droit de demander qu’il soit candidat et lui aussi est en droit de donner son avis.
Tout comme d’autres sont en droit de s’y opposer ?
Tout comme d’autres sont en droit de s’y opposer mais pas par la violence. Ils doivent le faire par tous les moyens légaux, dans le respect de la loi et de l’opinion d’autrui.
Mamadi Doumbouya est un Guinéen comme vous et moi, et comme d’autres. Pour des questions d’intérêt national, il a aussi son mot à dire. Je voudrai donc dire par là que notre coalition est d’accord pour sa candidature.
Vous faites à la fois la promotion de la candidature de Mamadi Doumbouya et celle de la paix, alors qu’au même moment, on a des leaders politiques exilés, d’autres en prison et des acteurs sociaux portés disparus. Imaginez-vous des élections en Guinée dans une telle situation délétère ?
Vous pensez que les Guinées doivent rester sans aller aux élections ? Vous pensez que la transition doit être perpétuelle ? Vous pensez qu’en organisant les élections en Guinée (sans les leaders politiques exilés), c’est un crime ? Vous pensez que les leaders politiques qui se sont éloignés de la Guinée ont été contraints de le faire ? Qui des nouvelles autorités, vous avez entendu, intimer à ces leaders de quitter le pays ?
Je suis convaincu qu’il y a eu des procédures engagées contre certains leaders en raison de leurs activités réalisées lorsqu’ils étaient aux affaires. Lorsque vous avez exercé une portion du pouvoir du peuple, le peuple est en droit de vous demander de lui rendre compte. Et la meilleure façon de rendre compte, c’est de répondre à l’invitation de l’autorité judiciaire !
Vous parlez des personnes disparues. Vous voulez mettre ça à la charge de qui ? Qui vous avez vu faire disparaitre un citoyen ? Je ne dirai pas qu’il n’y a pas eu (de disparus), mais je n’ai pas le sentiment que les leaders disparus seraient à la disposition de Paul ou de Pierre. Car je n’ai pas une telle preuve. On a ouï-dire que des leaders sont portés disparus, mais on attribue ça, à qui ?
C’est comme le cas de ceux-là que vous appelez, exilés politiques. Moi je sais que, j’ai les mains propres. C’est pourquoi très souvent après mes voyages, je reviens. Mais lorsque vous êtes convaincus que vous avez les mains sales, une fois que vous voyagez, vous n’aurez pas le courage de revenir, de peur d’être rattrapé par son passé. Un homme politique n’a rien à crainte s’il n’est pas en faute. C’est celui qui se sent morveux qui se mouche. C’est ça la vérité.
Les Guinéens peuvent bel et bien aller aux élections, on-attendra pas un exilé politique. On-attendra pas quelqu’un qui est parti saluer Paul ou Pierre en dehors du territoire guinéen. Parce qu’il n’est pas là, on ne peut pas organiser un référendum ou une élection. Pourquoi ? Aucun Guinéen n’est supérieur à l’autre. Et l’élection peut valablement se faire, on ne va pas attendre Paul ou Pierre, parce qu’il est absent du territoire guinéen. On-est pas là pour faire plaisir à un seul individu. Le peuple de Guinée compte près de 7 à 8 millions de personnes. Un seul individu qui refuse de résider en Guinée, même étant à l’étranger, il peut voter.
Vous parlez de lutte contre la gabegie financière, la corruption, l’enrichissement illicite, alors qu’on constate ces derniers temps des scandales de corruption à répétition où on parle de centaines de milliards gnf détournés en sous peu de temps de gestion. Pourtant, par le passé, on-a pas connu de scandales à une ampleur ?
C’est vous qui pensez que dans les années antérieures nous n’avons pas connu de tels scandales. Il faut dire que ces scandales n’étaient pas vérifiés. Parce que les précédents gouvernements ont toujours mal fonctionné. Le contrôle n’était même pas inscrit à l’ordre du jour en Guinée.
Mais désormais, l’espoir est permis au moment où la Crief (Cour de répression des infractions économiques et financières) est créée. Vous croyez que le général Mamadi Doubouya en nommant un citoyen Guinéen, à une haute fonction, fut-il ministre ou directeur, il a, à l’esprit que ce citoyen doit voler ? Je dis non ! Un président en nommant des cadres a toujours à l’esprit d’avoir des citoyens de bonne moralité. C’est malgré lui, qu’il s’aperçoit, qu’après avoir confié une portion du pouvoir public à un citoyen, que ce dernier a commis des dégâts financiers. Sinon, ce n’est pas son souhait.
Tout ce que je conseille au président, ce que tous ceux qui sont impliqués dans le cas des détournements, c’est de les conduire à la Crief. Il n’y a pas à faire de règlement à l’amiable. Ceci, afin que le Guinéen ait peur de la chose publique.
Votre mot de la fin ?
Je crois qu’en allant à la Maison de la Presse pour lancer la COPAMOC MD, cela n’a rien de mauvais. La coalition n’a fait que défendre sa position, c’est-à-dire, le projet de société de chaque parti membre, qui converge effectivement avec les idéaux et la vision du président. Parce qu’on ne peut pas aller contre quelqu’un qui a le même programme que toi. Nous nous sommes rendus compte qu’il a de la bonne vision, alors pourquoi aller le combattre ? Il vaut mieux l’encourager !
Dans tous les États bien organisés, comme le cas de la France, le décollage économique a commencé par un régime militaire. Vous prenez le Nigéria, son développement a été rendu possible par des dignitaires militaires. C’est pareil pour le Ghana où il a fallu un président militaire pour que son décollage (économique) soit une réalité. Même Monrovia (au Libéria), il a fallu l’arrivé de Samuel Kagnondo pour ramener l’ordre dans le pays.
Le militaire n’appartient pas à un parti politique. Donc ils (les militaires) n’ont pas d’obligation vis-à-vis d’un militant, ils ont des obligations vis-à-vis du peuple. Et c’est ça la différence. Moi en tant que leader politique, j’ai des obligations vis-à-vis de mes électeurs. Le militaire n’en n’a pas besoin, il n’a de compte à rendre qu’au peuple et non à un parti politique. Ce qui fait que le décollage avec eux est permis.
Quand vous voyez le pont Kagamé, vous avez l’impression que vous êtes ailleurs. Alors qu’hier, les tous puissants premiers ministres et ministres avaient eu cette possibilité, mais ils n’ont pas pu le faire. Celui-là est venu, il est en train de le faire. Donc encourageons le à aller vers le développement, la paix. Il ne s’agit pas de s’arcbouter contre lui, parce que tu te trouves dans l’opposition. Même quand ce qu’il fait est bon, vous ne voulez pas reconnaitre. Vous voulez écarter tout avec un revers de main.
Nous nous sommes dans la dynamique de la paix, du développement et de la lutte contre la gabegie financière et de détournements des deniers publics.
Propos recueillis par Samory Keita