La Guinée ! Terre de contrastes, où la démocratie bourgeonne comme une pustule au printemps. Et quel printemps ! Un festival de démagogie, une foire aux flatteurs, un banquet pour les sangsues.
Le Général Doumbouya, tel un soleil radieux, attire à lui toute une faune de courtisans, avides de lumière et de subsides. Les coffres de l’État, tels des greniers à riz après une récolte miraculeuse, sont ouverts à tous les vents, et chacun se sert à pleines mains. C’est open bar pour les profiteurs ! C’est le carnaval des ventripotents, et le salon de l’auto de luxe ! Des 4×4 rutilants, clinquants, flambant neufs, à des centaines de millions de francs guinéens, défilent sous les yeux ébahis des pauvres paysans qui, eux, rêvent de tracteurs ou de motoculteurs pour labourer leurs champs. Mais que voulez-vous, mes amis, les priorités sont les priorités !
Mais ne nous y trompons pas, mes amis. Ces « Mamadi ou rien ! » qui résonnent dans les rues ne sont pas tous des chants d’amour patriotique. Ce sont plutôt des cris de faim, des râles d’estomac vide. « Nous aussi, on a droit de manger ! » clame un soutien, la bouche pleine de promesses et les poches bourrées de billets. La démocratie ? Une vieille babiole qu’on ressortira quand le festin sera terminé. En attendant, on se gave, on se goinfre, on se remplit la panse. Car après tout, pourquoi se priver ? La vie est courte, et les bonnes affaires ne durent qu’un temps.
Et quand le festin sera terminé, que restera-t-il ? Des miettes, des os, et un goût amer dans la bouche. La Guinée, telle une vieille courtisane, se retrouvera seule, abandonnée par ses amants d’un soir. Les espoirs d’un avenir meilleur se seront envolés, emportés par les vents de la corruption et de l’indifférence. Et le peuple, toujours aussi naïf, continue d’attendre, tel Godot, un changement qui ne viendra jamais.
Alors, que faire ? Se lamenter, se désespérer ? Non, mes amis ! Il faut se réveiller, se secouer, se rebeller contre l’oppresseur ! Les citoyens guinéens, en particulier les jeunes, doivent prendre conscience de leur pouvoir, de leur force, de leur capacité à changer les choses. Ils doivent exiger des comptes, dénoncer les abus, refuser l’achat des consciences. La mobilisation citoyenne, tel un raz-de-marée, peut emporter les difficultés de la corruption et de l’injustice.
Mais attention, mes amis ! Ne soyons pas dupes. Car pendant que les uns se gavent et que les autres manifestent, il y a ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. Les vautours de la finance internationale, les marchands d’armes, les conseillers véreux, tous ces gens-là ont leurs propres intérêts à défendre. Ils se fichent pas mal de nos lamentations ou des ricanements de nos bourreaux et de leurs complices. Ce qu’ils veulent, c’est piller les ressources, contrôler les marchés et maintenir leur emprise sur le pouvoir. Alors, ouvrons les yeux, mes amis !
Oumar Kateb Yacine
Analyste-Consultant Géopolitique
Contact : bahoumaryacine777@gmail.com
