L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) est frappée par des départs majeurs. Le Niger et le Mali ont officiellement annoncé leur retrait de l’organisation, et le Burkina Faso semble prêt à emboîter le pas. Ces décisions reflètent une rupture brutale avec l’OIF, qui n’avait pas anticipé un tel scénario malgré les divergences existantes.
Le Niger a ouvert la voie en annonçant, lundi 17 mars, sa sortie souveraine de l’OIF, suivie de près par le Mali qui, à son tour, a déclaré son retrait mercredi 18 mars. Ces départs trouvent leur origine dans la suspension des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) par l’OIF, pour non-respect de l’ordre constitutionnel. Considérant cette décision comme une atteinte à leur souveraineté, ces nations ont attendu plusieurs mois avant de prendre une décision définitive, visant peut-être à exercer une pression pour obtenir une levée de suspension.
« Le gouvernement nigérien a décidé souverainement du retrait du Niger de l’Organisation internationale de la Francophonie », a récemment annoncé le Ministère nigérien des Affaires étrangères dans une correspondance adressée aux ambassadeurs du pays.
En annonçant à son tour son « retrait » de l’organisation, le Mali à travers une note adressée à la France via le Quai d’Orsay, a martelé qu’il ne « peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels qui guident l’action publique au Mali, fondés sur la souveraineté de l’État, les choix souverains du peuple et la défense de ses intérêts ».
Le Burkina Faso, également suspendu, pourrait bientôt suivre la même voie. Des déclarations officieuses laissent entendre une annonce imminente, selon la porte-parole de l’organisation, Oria K. Vande Wegbe. Avec ces retraits successifs, l’OIF, créée en 1970 au Niger, voit son nombre de membres passer à 91, en attendant une potentielle annonce du Burkina Faso.
Fatoumata Camara pour kibanyiguinee.info