Le parti de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) est sous le coup d’un sursis de 45 jours pour se mettre en règle, sous peine de suspension voire de dissolution. Son leader, Cellou Dalein Diallo, affaibli politiquement par un exil de plus de deux ans, est récemment sorti de son silence pour dénoncer les dérives autoritaires de la junte et mettre en garde contre les mouvements de soutien qui prolifèrent en Guinée, portés par ceux qui voient en Doumbouya une providence divine.
À l’arrivée du CNRD, Cellou Dalein Diallo avait applaudi avec enthousiasme le colonel devenu général. Mais aujourd’hui, leurs relations ressemblent à celles du « chat et de la souris ». Devenu la « petite bête » que le pouvoir cherche à anéantir, l’opposant s’est réfugié au Sénégal, une seconde patrie pour lui.
Depuis son exil, il multiplie les interventions pour dénoncer les dérives autoritaires de la junte. Lors d’une réunion avec ses partisans, il a exprimé sa perte de confiance envers Doumbouya, un homme qui avait suscité tant d’espoir mais qui, selon lui, ne respecte ni les droits de l’homme ni sa parole.
Cellou Dalein Diallo s’est également insurgé contre la prolifération des mouvements de soutien en Guinée, qu’il qualifie de « fièvre » collective. Ces mouvements promeuvent la candidature de Doumbouya à la présidentielle, malgré son serment devant le monde entier de ne jamais se présenter à une élection.
Pour l’opposant, un homme incapable de respecter sa parole d’officier ne saurait le faire même s’il était élu. « Si on ne respecte pas la parole aujourd’hui, c’est lorsqu’on sera élu qu’on va la respecter ? Non ! », a-t-il affirmé, mettant en garde contre les promesses d’un homme qu’il accuse de parjure
Fatoumata Camara pour kibanyiguinee.info