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Justice : Droit dans ses bottes, Aliou Bah se dit prêt à payer le prix pour la Guinée

Le procès en appel du leader politique guinéen, Aliou Bah, s’est ouvert ce mercredi 26 mars, à la Cour d’appel de Conakry. Poursuivi pour « diffamation et offense » envers le chef de l’État, le président du MoDel (Mouvement des démocrates libéraux), conteste sa condamnation en première instance et reste ferme dans ses convictions.  

Condamné à 2 ans de prison il y a trois mois, l’opposant, par le biais de ses avocats, a interjeté appel auprès de la Cour suprême dans l’espoir d’obtenir l’annulation de cette décision et de recouvrer sa liberté.

Ce procès, qui suscite un vif intérêt dans un contexte politique tendu, est suivi de près par l’opinion publique nationale et internationale. Dès la première audience de ce procès ultra médiatisé, une forte mobilisation des représentants d’institutions diplomatiques en Guinée a été observée.

L’accusé soutenu par ses avocats, maintient sa ligne de défense en réfutant les accusations portées par le procureur contre lui. Il estime être victime de sa position politique, ayant refusé de collaborer avec le pouvoir tout en restant constant dans ses convictions malgré les sollicitations.

Face à la juge, Aliou Bah a révélé avoir été approché par le pouvoir dès le lendemain de la prise du pouvoir par le CNRD, avant même la nomination du tout premier, premier ministre de la junte, une offre qu’il a déclinée.

Selon lui, la source de ses ennuis judiciaires découle de ses prises de parole, notamment ses propos tenus neuf jours après le coup d’État, lors d’une rencontre avec le président de la transition.

Lors de cette rencontre, le jeune leader s’était adressé au nouvel homme fort du pays avec beaucoup de sagesse. Il affirme avoir conseillé au chef de la junte de « tirer les enseignements » du passé en se rappelant de ce qui est « arrivé » à ses « prédécesseurs ».

Il avait également souligné que « le coup d’État a été justifié par le non-respect des engagements et des lois », qui a été suivi de « promesses ».  Des promesses auxquelles il affirme avoir « souscrit », tout en restant en « observation » pour « juger » les actes posés.

« J’ai dit aux autorités de l’époque : vous avez pris l’engagement d’organiser des élections. Ces élections doivent permettre aux compétiteurs de se présenter devant le peuple et d’exercer un mandat conforme aux dispositions légales. C’est à cela que je me tiens », a-t-il ajouté en substance à la barre.

Pour Aliou Bah, c’est exactement en raison de cette « constance », perçue comme une « menace » par le pouvoir, qu’il a aujourd’hui des ennuis judiciaires. Cependant, il déclare n’avoir aucun regret et se dit prêt à payer le prix pour l’avenir du pays. Enfin, le leader dit s’en remettre à la sagesse de la Cour pour être rétabli dans ses droits.

À l’issue de cette première audience, le procès a été renvoyé au 9 avril pour la suite des débats. En attendant, Aliou Bah a été reconduit à la maison centrale dont il est désormais l’un des nombreux pensionnaires.

Touraman Keita pour kibanyiguinee.info