L’arrogance, l’orgueil sont les pires ennemis de l’homme ! C’est une leçon de vie que Dr Ousmane Kaba qui risque un procès pour « outrage à magistrat » s’en souviendra certainement pour longtemps.
L’ancien Ministre de la République, leader politique guinéen, risque un autre procès. Après son prmier procès pour « faux et usage de faux en écriture publique et abus de confiance », Dr Ousmane Kaba pourrait être poursuivi pour « outrage à magistrat » dans les prochains jours.
Pour cause, le président du PADES s’est mal exprimé lors de la clôture de son procès ce lundi 7 avril, alors que le procureur avait requis la « relaxe » pour lui et ses co-accusés.
Comme dans tout procès, le prévenu a eu droit à la parole pour exprimer ses « derniers mots ». Cependant, au lieu de parler avec sagesse, notre leader politique qui se croyait dans sa cour familiale, s’est lancé dans un combat d’égo, en critiquant l’institution judiciaire de CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) et mettant en doute la moralité des magistrats ayant piloté son dossier.
Sur un ton irrévérencieux vis-à-vis de l’institution judiciaire, le patron de l’université Koffi Annan a dénoncé des « failles » dans les procédures et mis en cause l’indépendance des magistrats.
Suite à ses critiques acerbes, le juge audiencier, Yagouba Conté, a essayé de le recadrer, en l’intimant d’« arrêter » ses diatribes. Face à cette injonction, Ousmane Kaba perd son sang-froid avant de piquer une colère noire.
« Ne criez pas sur moi », retorque-t-il au juge, en martelant que « ce n’est pas parce que » ce dernier est « président » de la cour, qu’il a le droit de lui traiter ainsi. Avec un ton volubile, il change même de formule de politesse face au juge en s’enflammant en ces termes :« qu’est-ce que ça veut dire ? Tu as l’âge de mon fils, arrêt ! »
Cette arrogance d’Ousmane Kaba a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Son propos met le juge dans tous ses états, qui le stoppe net dans son élan, en le rappelant qu’il n’est pas en famille. « Vous ne vous adressez pas à vos enfants ici », lui rappelle le magistrat avant de demander, séance tenante, au procureur « d’initier une procédure » contre le prévenu pour « outrage à magistrat ». « Trop, c’est trop », fulmine Yacouba Conté.
Cette déclaration du juge a permis de mettre de l’eau dans le vin du leader politique qui semblait avoir des dents contre la justice guinéenne. Mais il en a pour son compte, car ce nouvel épisode judiciaire pourrait coûter cher à Dr Ousmane Kaba, qui, par son comportement, semble avoir aggravé sa situation.
Selon l’article 738 du Code pénal guinéen, l’outrage à magistrat en audience est passible d’une peine d’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 1 000 000 à 5 000 000 GNF.
Touraman Keita pour kibanyiguinee.info