L’horreur s’est abattue à l’aube sur les quartiers de Dar-Es-Salam 2 et Dabondy école. Un homme, non identifié, a été retrouvé atrocement démembré sur les rails qui séparent les deux zones. Percuté en pleine nuit par un train, son corps mutilé a figé de stupeur toute une population encore sous le choc. Les longs klaxons de la locomotive n’auront pas suffi à éviter l’irréparable.
Selon les premiers témoignages, l’individu aurait été percuté par le train de la compagnie OBK entre 4h et 5h du matin. Le vacarme inhabituel des klaxons de la locomotive, entendu dans le silence de la nuit, avait déjà semé l’inquiétude parmi les riverains. Ce n’est qu’au lever du jour que l’horreur a été confirmée.
Le choc est total dans le quartier. Une foule dense s’est rapidement rassemblée autour du lieu du drame. Certains, dans l’espoir angoissé de reconnaître un proche, d’autres, simples curieux venus constater l’ampleur de la tragédie.
Alertées, les autorités locales, la gendarmerie, la police, la Croix-Rouge et la protection civile se sont rendues sur place pour sécuriser la zone et tenter d’identifier la victime. Le président du conseil de quartier de Dar-Es-Salam 2, Mohamed Naby Cissé, était également présent. Visiblement bouleversé, il raconte :
« J’ai été informé ce matin vers 7h par mon chargé à l’assainissement qu’un corps avait été retrouvé sur les rails. Je me suis immédiatement rendu sur place. Nous avons alerté les services de sécurité et tenté de retirer le corps pour faciliter son identification. Personnellement, je ne connais pas la victime, mais les riverains ont pris des photos. Nous espérons qu’il sera reconnu afin d’informer sa famille pour les démarches d’inhumation. »
Concernant les circonstances de l’accident, M. Cissé rapporte que le train aurait klaxonné à de nombreuses reprises durant la nuit.
« Les habitants affirment que la locomotive a klaxonné près d’une vingtaine de fois, réveillant tout le quartier. Ce n’est qu’au petit matin que la raison de ce vacarme s’est révélée. »
Ce drame vient tristement allonger la liste des victimes des trains dans cette zone densément peuplée. Le président du quartier affirme avoir pourtant initié plusieurs actions de prévention :
« Nous avons mis en place une équipe qui sillonne régulièrement les abords des rails pour sensibiliser les citoyens. Nous insistons sur le fait que les rails ne sont ni un lieu de recueillement ni de divertissement. Ce type d’accident est évitable si chacun prend ses responsabilités. »
Alors que les rails continuent de faucher des vies dans l’indifférence quasi générale, ce nouveau drame vient rappeler, avec une brutalité insoutenable, les défaillances persistantes en matière de sécurité autour des voies ferrées. Jusqu’à quand faudra-t-il compter les morts avant que des mesures concrètes soient prises ? Et surtout : combien de vies faudra-t-il encore sacrifier pour que chacun prenne enfin conscience que les rails ne pardonnent pas l’imprudence ?
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
