L’information circulait depuis quelques jours dans son entourage. C’est désormais officiel : Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) et figure de la société civile, a été évacué à l’étranger pour poursuivre son traitement médical, près de deux mois après son enlèvement brutal à Conakry.
Hospitalisé depuis le 19 février suite à de graves sévices subis lors de son rapt par des hommes non identifiés, l’activiste n’a jamais totalement recouvré la santé. Les traces de torture infligées à son corps continuent de compromettre son rétablissement, selon ses proches, qui évoquent des séquelles profondes nécessitant une prise en charge à l’étranger.
Dans un communiqué publié ce vendredi 11 avril, sa structure a confirmé la nouvelle :
« Les Forces Sociales de Guinée informent l’opinion nationale et internationale qu’après sept (7) semaines de soins médicaux prodigués en Guinée suite à son enlèvement forcé, leur coordinateur, M. Abdoul Sacko, a été transféré à l’étranger pour des examens approfondis et des soins spécialisés. »
Aucune précision n’a été fournie sur la destination ni sur l’établissement hospitalier qui l’accueille.
Des sources proches du dossier évoquent toutefois un transfert vers un pays européen, rendu possible grâce à l’implication de diplomates occidentaux. Des négociations en coulisses auraient permis de débloquer cette évacuation médicale.
Pour rappel, Abdoul Sacko avait été enlevé dans la nuit du 18 au 19 février par des individus cagoulés, avant d’être sauvagement torturé et abandonné pour mort dans une zone forestière non loin du camp 66 de Forécariah. Depuis, il était hospitalisé dans un centre tenu secret à Conakry, dans un état jugé critique mais stable.
Si ses jours ne sont plus en danger, son état de santé reste préoccupant. Ses proches espèrent qu’avec cette évacuation, il retrouvera pleinement ses capacités et pourra reprendre ses engagements citoyens.
Fatoumata Camara pour kibanyiguinee.info