Conakry, 11 avril 2025 — Le Pool des avocats de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) hausse le ton. Dans un communiqué transmis ce vendredi, la défense du principal parti d’opposition a dénoncé avec fermeté la convocation par la gendarmerie de sept de ses membres à Tanéné Bouramayah (préfecture de Dubréka), pour avoir tenu une réunion politique et publié un message de soutien à leur leader, Cellou Dalein Diallo.
L’affaire remonte au mardi 8 avril. Ce jour-là, le secrétaire fédéral local et six autres militants de l’UFDG sont appelés à comparaître devant la brigade territoriale. Un acte que le pool d’avocats du parti qualifie de « violation manifeste des libertés de réunion et d’expression », garanties pourtant par la Charte des partis politiques.
L’UFDG rappelle qu’elle ne fait l’objet d’aucune suspension officielle par le ministère de l’Administration du Territoire (MATD). Au contraire, elle dispose, selon ses conseils, d’un certificat en bonne et due forme l’autorisant à exercer ses activités politiques, à l’exception de son congrès, suspendu par une décision judiciaire en attendant le verdict prévu le 9 mai prochain.
Un échange tendu, mais une sortie apaisée
Face à cette situation, les avocats de l’UFDG affirment avoir engagé des échanges avec le colonel Salif Sylla, officier à l’origine des convocations. Selon eux, une « discussion professionnelle et constructive » aurait permis d’obtenir une clarification : la fédération de Tanéné Bouramayah est bel et bien autorisée à fonctionner normalement.
Une précision qui, à en croire les défenseurs du parti, s’applique à toutes les structures de l’UFDG sur le territoire national. Assemblées générales, réunions, manifestations politiques : tout cela reste permis, réaffirme le communiqué, citant au passage le discours du président de la transition du 31 décembre 2024.
Le droit contre l’arbitraire
Pour les avocats de l’UFDG, la confusion actuelle autour du statut du parti ne saurait justifier des restrictions arbitraires. La seule limite imposée, insistent-ils, concerne l’organisation du congrès, suspendue temporairement par une mesure judiciaire conservatoire — et non par l’administration. Ils soulignent que ce gel suspend également, de fait, le délai de 45 jours imposé par le MATD pour organiser ledit congrès.
En guise d’avertissement, les avocats du parti appellent les forces de sécurité de Tanéné Bouramayah à « respecter scrupuleusement les droits politiques de l’UFDG » et à s’abstenir de toute initiative qui irait à l’encontre de l’État de droit.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info