Conakry, le 15 avril 2025 – Dans le cadre de la régulation du secteur des télécommunications, l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) a organisé ce mardi, à son siège de Koloma, une réunion d’information et de sensibilisation à l’intention des acteurs impliqués dans l’importation, l’installation, la commercialisation et l’utilisation des équipements radios de type talkie-walkie et des services PMR (réseau mobile professionnel).
Cette initiative vise à mettre de l’ordre dans un secteur en proie à une utilisation anarchique de ces équipements, souvent en dehors de tout cadre légal. Depuis plusieurs années, aucune loi n’autorise formellement l’importation, la vente ou encore la configuration de ces appareils sans l’aval préalable de l’ARPT. Une situation qui comporte, selon l’institution, de nombreux risques en matière de sécurité, de santé publique et d’environnement.
Un secteur à encadrer d’urgence
Face à cette situation, l’ARPT entend faire appliquer la loi sectorielle L/2015/018/AN relative aux Télécommunications et aux Technologies de l’Information en République de Guinée. Lors de la rencontre, le Directeur Général Adjoint de l’ARPT, M. Adama Condé, a rappelé les dispositions légales en vigueur, notamment l’obligation d’obtenir un agrément d’importateur avant toute introduction d’équipements radios électriques sur le territoire national.
« Après l’obtention de cet agrément, un échantillon des équipements doit être soumis à l’homologation. Cela permet de vérifier la conformité des appareils aux normes internationales et à la réglementation nationale. Ce n’est qu’après cette étape qu’un agrément définitif peut être délivré pour une importation à grande échelle », a expliqué M. Condé.
Configuration et usage également encadrés
L’agrément concerne également les opérateurs souhaitant configurer ou exploiter ces équipements. « Quiconque souhaite configurer des talkie-walkies doit obtenir une autorisation spécifique de l’ARPT, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale », a-t-il précisé.
Le régulateur a également insisté sur l’importance de la procédure d’acquisition de fréquences pour les utilisateurs. Les radios PMR fonctionnent sur un réseau indépendant nécessitant des fréquences spécifiques, qualifiées de « ressources rares » par l’ARPT. Toute demande doit être formellement adressée à l’Autorité, qui se charge ensuite d’attribuer une bande de fréquence, permettant ainsi un suivi et un contrôle efficaces.
Une utilisation sensible
Adama Condé a souligné la sensibilité de ces équipements, qui sont initialement destinés aux forces de défense et de sécurité, notamment l’Armée, la Police et la Gendarmerie.
« L’usage non encadré de ces radios peut entraîner des brouillages sur les fréquences officielles ou des intrusions dans des communications sécurisées. C’est pourquoi la loi encadre strictement l’importation, la configuration et l’utilisation de ces appareils », a-t-il insisté.
Vers une mise en conformité progressive
À l’issue de cette réunion, l’ARPT a accordé un moratoire de deux mois aux utilisateurs afin de se conformer progressivement aux dispositions légales. Des campagnes de sensibilisation et de communication seront déployées à travers les médias pour informer les utilisateurs sur la nécessité de se régulariser.
Des équipes techniques de l’ARPT seront également mobilisées sur le terrain pour accompagner les usagers dans cette démarche de mise en conformité.
Hamidou Sylla, kibanyiguinee.info