Amara Camara justifie le retrait des permis miniers : « Il faut que les richesses du pays profitent à tous les Guinéens. »
En Guinée, une tempête de sable venue d’en haut s’est abattue sur plusieurs sociétés minières en situation irrégulière. Pour non-respect des engagements signés avec le gouvernement, l’État a décidé de retirer les permis de recherche pour certaines, et les permis d’exploitation pour d’autres.
Au cours de ce mois de mai, une centaine de permis ont été retirés, et les concessions concernées placées en zone de réserve stratégique. Les sociétés visées opèrent principalement dans l’exploitation de la bauxite, de l’or, du diamant et du fer.
Cette décision de l’État vise à assainir le cadastre minier pour permettre une gestion plus efficace des ressources naturelles du pays. S’exprimant à ce sujet ce jeudi, le ministre secrétaire général de la présidence a affirmé que le secteur des mines est celui qui attire le plus l’attention en Guinée.
Cependant, souligne Amara Camara, ce secteur stratégique pour le développement regorge de zones d’ombre qui empêchent le contribuable guinéen de bénéficier réellement des retombées minières. Cela, en raison d’une gestion jugée anarchique.
C’est donc pour clarifier la situation que l’État a décidé de procéder à un « toilettage » du cadastre minier. Un travail de fourmi a ainsi été mené, révélant plusieurs irrégularités, dont l’expiration de nombreux permis miniers. Pourtant, les sociétés détentrices de ces permis caducs continuaient d’opérer sur le terrain.
Une situation que dénonce le ministre porte-parole de la présidence : « Il faut que les richesses qui appartiennent à la Guinée profitent à tous les Guinéens », a déclaré le général Amara Camara. Selon lui, c’est la principale raison ayant poussé le gouvernement à déclassifier les concessions minières et à les intégrer à la « réserve stratégique » de l’État. En procédant ainsi, l’État vise un objectif : attribuer les permis à des investisseurs sérieux, qui respecteront le code minier dans l’intérêt supérieur des Guinéens.
Rappelons que les premières sociétés touchées par cette vague de retraits ont été Kébo et Guiter, qui avaient pourtant obtenu leurs permis sous la transition. Mais n’ayant pas respecté les engagements signés, elles ont perdu leurs permis d’exploitation.
La liste s’est allongée avec le retrait de 51 autres permis de concession d’exploitation industrielle et semi-industrielle, ainsi que de 90 permis de recherche, désormais placés dans la réserve stratégique de l’État. Cela porte à 143 le nombre total de permis retirés en l’espace de quelques semaines.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info