Le 18 octobre 2020 le peuple de Guinée se rendra aux urnes pour élire son nouveau président de la République. Une élection très controversée à cause de l’intention du chef de l’État de briguer au forceps un 3ème mandat. Il aura en face plusieurs autres candidats dont le principal opposant Cellou Dalein Diallo qui a déposé son dossier de candidature ce lundi.
Quarante (40) jours séparent désormais le pays de ces consultations électorales. Contesté par une frange importante de la population, le scrutin s’annonce décisif pour les guinéens.
Il y a 17 mois plusieurs partis politiques (UFR, UFDG, PEDN, BL, PADES…), constituant l’aire dure de l’opposition, tous membres du FNDC (Front national pour la défense de la constitution), se sont engagés à briser ce rêve d’Alpha Condé de briguer un 3ème mandat. A défaut, raccourcir son mandat.
Plusieurs manifestations ont été organisées à cet effet, en vain. Car celles-ci, à l’instar des précédentes, se sont soldées par un triste bilan. On en dénombre à ce jour, au moins 93 morts, plusieurs blessés et d’arrestations. Et malgré son boycott des législatives, cette opposition ne réussira pas à faire fléchir le pouvoir dont le désir d’offrir un mandat de plus à M.Condé est sans limite.
En dépit de ce revers, certains de ces partis politiques pensent qu’il faut changer de stratégie et ont décidé de participer au scrutin prochain. Quitte à légitimer implicitement la nouvelle assemblée nationale et la nouvelle constitution.
Ainsi après le PADES du Dr Ousmane Kaba, le RGD de Me Kabelé Camara, c’est au tour de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo de se lancer dans la course.
Certes, au regret de n’avoir pas participé aux législatives passées, le leader veut se rattraper avec la présidentielle.
Cette candidature (bien que soutenue par sa base électorale), est mal perçue par certains observateurs. Qui pensent qu’en allant à cette élection, l’opposant de 68 ans creuse sa propre tombe et signe son arrêt de mort politique. Avec un processus électoral biaisé et un fichier ‘’tronqué ‘’, ils estiment qu’il faut être ‘’naïf’’ pour s’aventurer à une élection perdue d’avance.
Sauf que M.Diallo et ses partisans ne le perçoivent pas ainsi. Le malheureux candidat des présidentielles de 2010 et 2015 croit cette fois-ci en son ‘’étoile’’. Contrairement aux années précédentes, il compte prendre cette année sa revanche sur le vieux briscard de la politique.
« Si Alpha Condé ne reconnait pas sa défaite dans les urnes, nous saurons la lui démontrer dans la rue », a confié l’opposant d’un ton rassurant lors de son investiture dimanche. Avant d’avertir « la communauté internationale qu’il est hors de question » de laisser cette fois-ci « confisquer sa victoire ».
Décidé d’aller à une élection dont-il s’était pourtant engagé à ne pas y participer, Dalein se veut convainquant et rassurant. L’opposant fait preuve d’engagement qu’il ne ‘’ravalera pas son crachat’’ pour rien, promet de créer la surprise.
En se lançant dans cette course, l’opposant guinéen pense sûrement au scenario Sénégalais où en 2012, contre toute attente, l’opposant Macky Sall a déjoué tous les pronostics en remportant l’élection présidentielle contre le président sortant Me Abdoulaye Wade.
Faut-il s’attendre à un tel ‘’miracle’’ en Guinée ? Seul le temps nous le dira.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee
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