Le 4 août 2012 la communauté de Zoghota au sud de la Guinée, dans la région administrative de N’Zérékoré, a subi des représailles de la part des forces de défense et de sécurité (FDS) dans une expédition punitive en réponse à un conflit opposant la société minière Valé-BSGR et la dite communauté. Cette opération s’était soldée par la mort de six (6) personnes, des dizaines de bléssés et des dégâts matériels importants.
Le collectif d’avocats constitué à cet effet qui est l’ONG Mêmes Droits Pour Tous (MDT) a mené plusieurs démarches pour obtenir justice mais en vain ; « Face à cette tragique situation qui a créé de l’émoi dans toute la région de la Guinée forestière, une plainte a été contre les principaux responsables des forces impliquées dans le massacre ainsi que le Préfet et le Gouverneur de la région d’alors. Malheureusement, aucune investigation n’a été menée par la justice guinéenne pour faire la lumière sur ce massacre. La plainte est restée sans suite jusqu’à date malgré les appels des victimes et des ONG pour faire juger cette affaire » s’est insurgé maitre Frédéric Loua, directeur exécutif de l’ONG MDT qui défend les victimes.
Il a fallu attendre 2018 que l’affaire soit portée devant la cour de justice de la CEDEAO par MDT (Mêmes Droits Pour Tous) et ACA (Advocate for Community Alternatives) au nom des victimes pour qu’enfin l’état guinéen soit reconnu coupable des faits et condamné au paiement de la somme de 4,56 milliards de francs guinéens aux victimes et leurs ayants-droits. « En 2018, MDT et ACA devant ce refus de rendre justice , ont saisi au nom des victimes la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui après examen de la requête, a reconnu la Guinée coupable de déni de justice et de violation des droits de l’homme dans son arrêt rendu N°EWC/CCJ.JUD/25/20. Elle l’a condamnée au paiement de la somme de 4,56 milliards de francs guinéens (environ 463 000 dollars américains) aux victimes et leurs ayants- droits pour réparer cette atrocité injustement infligée à la population de Zoghota », s’est tout de même félicité l’avocat conseil.
Selon Maître Loua, la décision de la CEDEAO a également fait cas du jugement de tous les responsables impliqués dans le massacre, mais qui n’est toujours pas exécuté de nos jours ; « La décision de la juridiction communautaire a été régulièrement signifiée à la Guinée depuis le 20 décembre 2020 qui jusque maintenant refuse obstinément d’exécuter l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAo malgré les multiples relances faites à l’agent judiciaire de l’Etat » a déploré l’activiste des droits humains.
Pour rappel, il y a une plainte contre la société minière Vale-BSGR ressources (VBG) pour son implication présumée dans le massacre de Zoghota par la fourniture de moyens et autres assistances au Tribunal de Première Instance de N’Zérékoré.
Kolidoro Diallo pour kibanyiguinée.info
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