Crise au sein de l’UNOG : un groupe de dissidents s’insurge contre la « mauvaise gestion » du président Tidiane Koïta
Rien ne va plus entre le président de l’Union national des orpailleurs de Guinée (UNOG) et un groupe de jeunes dissidents réunis au sein d’un mouvement appelé, Union national des jeunes orpailleurs de Guinée (UNAJOG). Les frondeurs accusent leur président Tidiane Koïta de mauvaise gestion et de vouloir organiser un simulacre d’élection pour se cramponner à la tête de l’union.
En tout cas, entre le président de l’UNOG et l’UNAJOG, ce n’est plus le parfait amour. Tidiane Koïta et la bande de Mory Traoré ne filent plus le même coton. Ils se regardent désormais en chien de faïence et l’avenir n’augure rien de bon dans leur relation.
Cela si l’on s’en tient évidemment à la dernière sortie, du 6 mai 2023, à Conakry du groupe des dissidents. Lors de cette sortie, signe d’un ras le bol interne, les dissidents n’ont pas manqué de tancer ce qu’ils qualifient de « manœuvre dilatoire » de la part du président de l’actuel bureau national. « Nous avons reçu avant-hier (ndl, jeudi 4 mai 2023), une lettre venue de l’intérieur du pays comme quoi les élections doivent être organisée à la fin de ce mois… », s’est étonné Mory Traoré qui fera remarquer qu’il s’agit là d’une démarche unilatérale qui viole les statuts de l’union. « C’est une violation flagrante des statuts qui, pourtant, définissent clairement les modalités de la tenue des élections », indique Mory Traoré.
Mieux, rappellera-t-il, c’est en protestation contre de tels agissements solitaires caractérisés par une gestion non orthodoxe qui a poussé, il y a 5 mois, un groupe de jeunes conscients de se démarquer pour créer l’UNAJOG. A l’en croire, après la naissance du mouvement à cause de l’incapacité de Tidiane Koïta de gérer de manière efficace et efficiente le secteur d’orpaillage en Guinée, l’Etat à travers son bureau national des expertises (BNE) du ministère des mines a réuni tous les acteurs du secteur pour aplanir les divergences.
L’occasion aurait été mise à profit au cours de cette rencontre pour inviter le bureau national de toujours privilégier les concertations et d’éviter des décisions unilatérales qui sont généralement sources de frustration et de tension.
Mais au lieu de saisir cette opportunité pour remettre de l’ordre dans le secteur, M.Koïta a préféré entretenir le flou et prendre l’UNOG en otage, fulmine le président des dissidents. Selon Mory Traoré, des manœuvres sont d’ores et déjà, orchestrées pour un tripatouillage des élections en vue. Comme preuve, il dénonce les anomalies constatées lors du recensement lancé par le gouvernement dans le secteur.
« Quand ils (ndr, les agents recenseurs) viennent dans une localité, par exemple Kindia, après le recensement, ils laissent 50 ou 100 voire 500 fiches de recensement pour les soi-disant retardateurs », révèle-t-il, avant de faire remarquer que « ce sont là des actes qui vont à l’encontre des principes de transparence et d’inclusivité ».
En renchérissant dans la même optique, le vice-président de l’UNAJOG fustige les agissements du président du bureau national dont la gestion « anarchique et opaque » mettrait aujourd’hui en péril l’unité et la paix dans le secteur. D’après lui, après 2 ans 6 mois d’activité, le président sortant n’a pu présenter aucun bilan. Ainsi, Oumar Diawara, interpelle l’Etat qui devrait prendre ses responsabilités pour éviter que la crise ne se cristallise. « Personne n’est au-dessus de la loi et quiconque tentera de la violer nous trouvera sur son chemin », avertit le premier vice-président de l’UNAJOG.
Rappelons déjà qu’au mois de février dernier, l’UNOG a été secouée par une crise interne par le même mouvement de dissidents. Avec l’intervention de l’Etat, les deux parties avaient trouvé un terrain d’entente. Mais au regard de ce qui précède, on s’aperçoit que c’est fut une réconciliation de façade et que nous tendons vers un second bras fer dont les conséquences pourraient être désastreuses et pour le secteur et pour l’économie guinéenne.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info.
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