Le Ministre des Travaux Publics était la semaine dernière à l’hémicycle pour convaincre les conseillers nationaux d’adopter les deux avenants relatifs aux projets de constructions des voiries urbaines de Conakry et de la route nationale Coyah-Mamou-Dabola. Un exercice exaltant voire ennuyant auquel Mamadou Gando Barry s’y emploiera. Il bénéficiera de 30 mn de chrono mais terminera plutôt que prévu.
Vu l’intérêt que le dossier suscitait auprès des conseillers, la partie n’a pas facile pour le jeune ministre. Car ce face à face avec les conseillers nationaux était pour lui loin d’être une partie de plaisir. Ayant pris le soin de noter les nombreuses questions soulevées par les uns et les autres, il tentera de les évacuer une à une.
Au prime à bord, il précisera que les avenants permettront de « rectifier les anomalies » constatées mais aussi d’« exécuter correctement le reste des travaux ». Il ajoutera que les deux (2) projets d’infrastructures portent sur « la construction des voiries, des échangeurs de KM36 et de Kagbelen mais aussi la construction de la route Coyah-Mamou-Dabola ».
Concernant la structure de la chaussée dont la dégradation précoce a été très critiquée par les conseillers, il dira qu’il s’agit d’une structure de chaussée souple qui a été réalisée en lieu et place d’une structure rigide. Le ministre révélera que « les études faites ont prévu une structure souple avec la construction de 5 postes de péages, de pesage pour faciliter le contrôle de la charge (des engins) et par conséquent, minimiser les risques de dégradation rapide de la chaussée ». Toutefois, il tiendra à noter qu’une structure de chaussée, qu’elle soit souple ou rigide, s’il n’y a pas de mesures prises en amont, on aboutira toujours à sa dégradation prématurée.
Dans la foulée, il rassurera les conseillers que les efforts sont actuellement consentis dans ce sens pour corriger les anomalies relevées. « A travers la mission de contrôle de l’administration des grands projets et l’entreprise chargée des travaux sur la route Coyah-Mamou-Dabola, nous sommes entrain de voir dans quelle mesure nous allons dans les prochaines négociations, régler une fois pour toute cette question en renforçant la structure. Afin qu’elle ait une durée de vie normale de 10 ou 15 ans », dira-t-il.
Cependant sur la question cruciale relative à la nature du contrat initial, le Ministre des Travaux Publics restera évasif. N’ayant pas forcément connaissance de tous les contours de ce contrat signé sous le régime d’Alpha Condé, Gando Barry va trébucher. Car face aux conseillers, il sera incapable de dire si le contrat prévoyait 1X2 voies ou 2X2 voies.
« La réflexion est en cours », répondra-t-il subtilement. Avant de renchérir : « c’est une question aussi d’enveloppe financière : 2X2 voies coûte forcement plus chère que 1X2 voies ».
Et à l’en croire, c’est une question que l’Etat prend très au sérieux. Raison pour laquelle, précise-t-il, plus de 40% du budget de l’Etat sont orientés dans le secteur des investissements.
En dépit de cet argument du jeune ministre, l’institution parlementaire va se montrer prudente. Et elle décidera de mettre en place une « commission d’enquête parlementaire» pour veiller au grain. En cas !
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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