Entre les leaders du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) et les autorités militaires du pays, la méfiance est à son summum. Malgré leur blanchiment et leur libération par la justice guinéenne, Oumar Sylla alias Foniké Mengué et ses compagnons continuent d’être la cible des autorités sur place et sont régulièrement persécutés dans leur droit. Bloqués en Guinée contre leur gré, ils sont perçus comme les otages du pouvoir central de Conakry.
Le régime militaire actuel en Guinée n’a apparemment rien à envier aux régimes politiques d’hier. Puisque le système politique mis en place sortirait de la même moule que celle des régimes précédents. Le modus operandi étant le même : bâillonnement de la liberté d’expression et restriction des libertés individuelles et publiques.
Après leur sortie de prison où ils ont passé arbitrairement près de 9 mois et leur jugement qui les a blanchis, les principaux leaders du mouvement social dissout, FNDC, Fonkiké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah n’ont toujours pas fini avec les ennuis. Ils continuent de subir la pression du pouvoir qui restreint leur liberté de mouvement en les empêchant de quitter le pays. Alors qu’aucun acte officiel n’a été pris dans ce sens, qui notifie leur interdiction de sortir du pays. Mais tous ont tenté de voyager et se sont heurtés à un blocage au niveau de l’aéroport international AST.
Le 1er juin 2023, alors qu’il se rendait à Niamey (Niger) où il devait prendre part du 2 au 4 juin, au forum des mouvements sociaux portant sur « la restriction de l’espace civique en Afrique », Ibrahima Diallo a été purement et simplement empêché de prendre son avion. Il sera intercepté par le commissaire spécial de l’AST, le sieur Ibrahima Naby Traoré qui lui notifiera oralement son interdiction de voyager.
L’activiste de la société civile retournera chez lui avec la sensation d’être un paria dans son propre pays. Il jugera la pullule difficile à avaler. Pour soulager sa conscience, il porte plainte contre le fameux policier pour « atteinte de liberté individuelle et abstention délictueuse ». Cité à comparaitre au tribunal de Mafanco, l’agent n’a pas daigné se présenter. Et jusque là aucun mandat d’amener n’a été pris pour l’obliger de répondre.
Et voilà qu’un mois après le cas du chargé des opérations du FNDC, c’est au tour du responsable des antennes et de la mobilisation citoyenne du mouvement de subir le même sort. Le lundi 3 juillet 2023, Billo Bah, a vécu pareille situation que son collègue Ibrahima Diallo. En partance pour la France, il est intercepté par la police des frontières aéroportuaires. En plus d’être éconduit, son passeport a été purement et simplement confisqué. Son mouvement a qualifié cette mesure d’acte « liberticide »
Pour l’instant, seul le coordinateur national du FNDC aurait pu sortir du pays. Oumar Sylla alias Foniké Mengué aurait réussi lui à passer à travers les mailles de la police des frontières. Connu pour son caractère, l’activiste aurait fait un grand tapage en exigeant qu’on l’exhibe un acte officiel l’interdisant de voyager. Chose que la police des frontières n’en sera pas capable.
Rappelons que les trois sont sortis des geôles de la maison centrale de Conakry, le 10 mai 2023, grâce à l’intervention des religieux. Et cela après avoir passé près de 9 mois de détention arbitraire.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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