Le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation-MATD-, a pris des actions allant dans le sens de l’assainissement de l’échiquier politique guinéen. Dans cette optique, une mission du département a fait le tour des QG (quartiers généraux) des partis politiques. Sur les 187 partis agrées et reconnus, 79 d’entre eux ont été visités par la dite mission. Cette opération qui a duré un mois (du 22 mai au 25 juin 2023) et qui a permis de séparer le bon grain de l’ivraie.
L’opération qui consistait à faire la mise à jour du fichier des partis politiques s’est déroulée dans le grand Conakry, notamment à Coyah, Dubérka et dans la principale ville de Conakry.
C’est à travers un communiqué diffusé, ce mercredi 5 juillet, sur les antennes de la télévision guinéenne que le département a exhibé son premier rapport du contrôle et d’assainissement. Et le premier résultat est sans appel. Ainsi sur l’ensemble des 187 partis agréés au MATD, seuls 79 partis politiques ont pu être visités.
En revanche, 103 partis évolueraient dans des conditions douteuses. Parmi eux, 48 ont donné des fausses adresses, 44 sont sans adresses et 11 sont en contentieux.
Quatre autres partis dont le RPG (l’ex parti au pouvoir) en tête ont refusé de recevoir la mission de contrôle pour des raisons encore inavouées.
Un deadline a été fixé pour les partis dont les données n’ont pas été collectées afin qu’ils se manifestent à temps. Le 17 juillet prochain, à 12 heures, est la date butoir donnée par le département qui invite les concernés de se rendre au plus tard ce jour à la direction nationale des affaires politiques. Ceci, afin d’établir un calendrier de visite dans leurs différents QG. Dépassé ce délai, le ministère menace « d’appliquer la loi dans toute sa rigueur ».
Mais qu’est ce qui pourrait bien se tramer derrière ce contrôle ? Le MATD s’engagerait-il dans une opération de purge au sein des partis politiques guinéens ?
Si l’on s’en tient aux récentes déclarations du président du CNT, il y a lieu de s’inquiéter pour certains partis politiques. Car à en croire Dr Dansa Kourouma lors d’un entretien qu’il a accordé à un média étranger, cela n’est pas exclu. A la question : « est-ce que certains partis politiques qui existent actuellement pourraient être amenés à disparaitre ?», le président du CNT répondra sans embase en ces termes : « Oui, naturellement. Il ya des partis qui peuvent ne pas être conformes aux nouveaux critères qui seront définis dans la nouvelle constitution ». A bon entendeur salut.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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