La CEDEAO multiplie les réunions sur la situation préoccupante au Niger. Après plusieurs rencontres tenues à Abuja sans parvenir à dissuader les putschistes nigériens, elle prévoit une autre rencontre cette fois à Accra, la capitale ghanéenne, ce jeudi 17 août 2023.
Cette réunion qui regroupera les chefs d’état-major de la CEDEAO va statuer de nouveau sur la situation au Niger où le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), acronyme de la junte militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum refuse de céder à la pression.
Initialement prévue le 12 août dernier, cette réunion militaire a été finalement repoussée pour les 17 et 18 août à Accra, la capitale ghanéenne.
Elle se tiendra une semaine après que la CEDEO ait pris la décision de mettre en mouvement sa « force en attente » pour déloger les putschistes de Niamey et rétablir Bazoum dans ses fonctions de président.
Une décision qui a du mal a trouvé du consensus. Au vu des conséquences qu’une intervention militaire pourrait entrainer dans cette région déjà fragilisée par le terrorisme, beaucoup préfèrent donner la change au dialogue en privilégiant la voie de la diplomatie.
Lors d’une réunion tenue le 14 août par son conseil de paix et de sécurité, l’Union Africaine (UA) se dit opposée à un recours à la force pour résoudre la crise au Niger.
Même position u côté du Kremlin (Russie) où Poutine lors d’un entretien téléphonique avec le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta exhorte la voie « pacifique » pour désamorcer la crise.
Les Etats Unis également, mêmes s’ils sont pour un retour à l’ordre constitutionnel, ils ne soutiennent cependant pas l’idée d’une intervention militaire au Niger.
Pendant ce temps, à Niamey, le nouvel homme fort du pays, le général Abdrahamane Tiani se fait moins de soucis et déroulement tranquillement son agenda.
Après avoir opposé un niet catégorique aux injonctions de la CEDEAO, le général se dit prêt à riposter en cas d’attaque contre son pays. L’homme a même affûté ses armes en renforçant les les positions dans la capitale.
Et au moment où la CEDEAO agite son drapeau rouge avec des velléités d’attaque imminente, un gouvernement de transition est mis en place au nom de continuité de l’Etat.
Le premier de ce gouvernement de transition composé de 20 membres, nommé quelques jours plutôt a d’ores et déjà pris son bâton de pèlerin pour sillonner. Pour sa première sortie, l’ancien ministre de l’économie sur qui la junte a jeté son dévolu pour diriger le gouvernement s’est rendu au Tchad, chez son voisin direct mardi 16 août pour s’assurer du bon voisinage de ce dernier.
Porteur du message du nouvel homme du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine a été reçu par le président de la transition Tchadienne le général Mahamt Idriss Deby.
« Nous sommes porteurs d’un message du chef de l’Etat nigérien, le général Tiani, qui exprime sa solidarité et sa fraternité, et qui me demande de renouveler ce sentiment de bon voisinage et de bonne fraternité entre le Tchad et le Niger », confie-t-il à sa sortie. Pour ensuite préciser : « nous sommes dans un processus de transition, nous avons expliqué les tenants et aboutissants, et réitérés notre disponibilité à rester ouvert et échanger avec toutes les parties, mais nous avons insisté sur l’indépendance de notre pays »
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Tél : 622 20 95 90
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