Son interpellation et son jugement n’auront duré que 24 heures. L’affaire a été gérée à la cavalière. Brutalement arrêté hier, dans la haute banlieue de Conakry, son procès s’est tenu ce jeudi 12 octobre, au tribunal de première instance de Mafanco, après une nuit de garde à vue passée à la DPJ (Direction de police judiciaire).
Lors du procès, il a été signifié à l’accusé qu’il est poursuivit pour « offense » au colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition. Face à cette accusation, Lamine Waraba Sacko plaidera non coupable.
Dans ses explications l’accusé dira n’avoir jamais prononcé le nom du colonel lors des discussions qu’il a eues avec un militant du PEDN (Parti de l’espoir et du développement national, de l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté) et qui lui ont coûté temporairement sa liberté. « J’ai juste dit président », indique-t-il, avant de préciser : « Et je faisais allusion à mon président Alpha Condé. »
Revenant sur les circonstances de son interpellation, intervenue la veille, dans une cafétéria, M.Sacko confiera que « quelqu’un qui était parmi » eux « et qui aurait entendu le mot président, n’a pas cherché à savoir de qui il s’agissait », croyant qu’on « parlait du président Maladi Doumbouya.» Alors qu’il « parlait du président Alpha Condé», l’ancien président déchu.
Ce n’est qu’après, que le fameux inconnu a surgi pour l’intimer de le « suivre ». Et cela malgré son insistance de savoir ce qu’on lui reprochait ou à défaut qu’on lui présente une convocation. Le monsieur l’aura forcé à monter à bord du pick-up de la BAC arrivé entretemps pour la circonstance.
Il est ensuite conduit manu militari à la Direction de Police Judiciaire. En cours de trajet, il dit avoir été menacé de mort par le commandant. « On va vous tuer ici… », avait dit ce dernier, révèle le proche d’Alpha Condé.
Arrivé dans les locaux de la DPJ, il est reçu et entendu en présence de ses avocats par un certain commissaire Baldé. Qui le fera écouter deux audios dans lesquels il a reconnu sa voix et a prononcé le mot président. Mais jamais le nom du président de la transition.
Au terme de l’audience, le juge du jour Kanfory Ibrahima Camara déclare l’accusé non coupable avant d’ordonner son acquittement pour délit non constitué.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
Les commentaires sont fermés.