Le Président de la transition guinéenne vient d’être élevé au grade de “Général de Corps d’Armée”. La cérémonie qui a eu lieu, ce mardi, dans sa forteresse du palais Mohamed V, s’est déroulée en présence de près d’un demi-million d’hommes en uniforme des forces armées guinéennes, venus lui présenter les vœux de nouvel an.
Au cours de cette rencontre inédite, le colonel s’est fait bombarder « Général de Corps d’Armée ». Ce qui intervient 2 ans seulement après qu’il s’est emparé du pouvoir en balayant son ancien mentor, Alpha Condé.
En Guinée, ce scénario rappelle un peu, à quelques exceptions près, celui du feu président Lansana Conté. Arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, un 3 avril ‘’84’’, avec le grade de colonel, il sera bombardé plus tard général de corps d’armée. Cette éminence interviendra, en ‘’90’’, à l’occasion du sixième anniversaire de la prise du pouvoir par l’armée.
Nous étions à l’aune de l’avènement de la démocratie en Afrique. Le général profita de cette nouvelle ère pour doter la Guinée d’une constitution taillée sur mesure qui lui permit de tronquer l’uniforme militaire contre le costume civil. Il se fit élire Président de la République, en 1992 et mourut au pouvoir après 24 ans de pouvoir absolu.
Le deuxième Président guinéen devenu Général serait-il sur les traces de son prédécesseur lointain, pour qui, il faut le dire, il voue un respect religieux et une administration qui frise « l’idolâtrie? »
Seul le temps qui est le meilleur juge, nous édifiera.
Cependant, il y a des signes avant coureurs qui ne trompent guère. Certains actes posés depuis son arrivée au pouvoir par effraction, laissent planer des doutes quant à ses réelles motivations. Ce sont des actes qui paraissent parfois anodins, mais pleins de sens dont seul le Général Mamadi Doumbouya a le secret.
L’un de ses tout premiers actes posés au lendemain de la prise du pouvoir à été de se recueillir sur la sépulture du feu général Lansana Conté, à Bouramaya.
Un an plus tard, il donnât le nom de son 4ème enfant, au feu général Conté, en le baptisant Lansana Doumbouya.
Or pour qui connait les valeurs africaines, cet acte n’est pas fortuit. Surtout qu’en Afrique, pour donner le nom de son enfant à autrui, c’est-à-dire, à quelqu’un qui n’est pas du cercle familial, il faut que ce dernier soit vraiment très SPÉCIAL pour celui qui le fait. Et cela peu importe sa classe sociale. Qu’il soit pauvre ou riche, leader d’opinion ou personnalité publique ou mieux, Président de la République.
Après avoir reçu son grade de général, le président a mis l’occasion à profit pour démissionner de son poste de commandant du groupement des forces spéciales, l’unité d’élite de l’armée qui a perpétré le coup d’Etat du 5 septembre 2021. Pour passer la mais, il place sa confiance sur trois officiers pour diriger le groupement.
A cet effet, il les a élevés à titre exceptionnel aux grades de colonel et lieutenant colonels. Il s’agit des officiers Mouctar Kaba, El hadj Baba Barry et Apolinaire Bangoura, nommés respectivement Commandant, commandant adjoint et officier chargé des opérations.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
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