Le président de la transition guinéenne, élevé récemment au grade de Général de Corps d’Armée, en présence d’un demi million d’officiers de l’armée, est rentré dans l’après midi de ce samedi, de son quatrième voyage officiel à l’international depuis son coup de force du 5 septembre 2021. Comme dans les précédents voyages, le Général Mamadi Doumbouya a mis l’occasion à profit pour tester sa côte de popularité qui serait en souffrance depuis quelques moments.
Les voyages sont devenus habituels et récurrents chez le chef de la junte militaire guinéenne. Le locataire du palais Mohamed V a apparemment fini par y prendre goût.
Hormis les sobres visites effectuées au Mali et en Sierra Léone, au début de la transition, le général Mamadi Doumbouya est visiblement dans une autre opération. C’est la conquête du monde à l’international. Et il ne se fait plus prier pour être à l’offensive. Pour quelle fin ? Allez le savoir.
Ce qui est évident, est qu’en six (6) mois seulement, le président du CNRD (Comité national du rassemblement et du développement) qui préside depuis maintenant 2 ans aux destinées de la République de Guinée, a effectué quatre (4) sorties, non les moindres.
Des déplacements officiels qui l’ont conduit respectivement en Turquie, début juin 2023, où il prit part à l’investiture du président Récep Tayyip Erdogan, à New-York pour prendre part à la soixante huitième (68ème) session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, au mois de septembre, en Arabie Saoudite pour assister au tout premier sommet Saoudie-Afrique, à la mi-novembre, et au Rwanda, au courant de ce mois, où il était l’hôte de marque du président Paul Kagamé.
Ces voyages sont souvent sujets de beaucoup de supputations au sein de l’opinion publique guinéenne, cela à cause du doute de plus en plus persistant qui plane sur les réelles motivations de l’homme du 5 septembre 2021.
En plus des tournées qu’il se permet actuellement, contrairement à ses collègues putschistes du Mali et du Burkina Faso, le numéro un guinéen aurait aussi un faible pour les costumes et les tenues traditionnelles africaines, au détriment de l’uniforme militaire devenue lourde à porter. Il suffit de regarder sa tenue vestimentaire de ces derniers mois pour s’en rendre compte. Or, les stylistes nous enseignent que « l’habit est un code, un langage permettant de faire passer des messages autour de soi.»
Revenant sur ces voyages, soulignons qu’ils sont d’une importance capitale pour le chef de la transition qui s’en servirait pour sonder sa côte de popularité. Car c’est le seul moins pour lui aujourd’hui de savoir s’il a toujours son aura du lendemain du coup de force.
La délivrance du pays des emprises d’un pouvoir autocratique lui valu à un moment donnée d’être adulé et choyé par tout un peuple.
Mais depuis quelques mois, tout porte à croire que le «héro » d’autre fois est entrain de perdre son aura d’antan. Comme le personnage d’un film hollywoodien, qui passe de « héros » à « zoro » ou de « libérateur » à « l’imposteur »
Et comme toute « Star » en disgrâce, l’heure est au sondage. C’est-à-dire, tester sa côte de popularité auprès du public.
Et le seul moyen pour le général Doumbouya de savoir s’il est encore dans l’esprit de l’écrasante majorité des guinéens est d’organiser des réceptions grandeur nature après chaque voyage effectué à l’étranger.
Cependant, les dernières réceptions montrent à suffisance que nous ne sommes plus au moment de gloire. Ce n’est plus le rendez-vous des grandes mobilisations. La population semble s’être lassée de son « héros » d’hier. Ce n’est plus le tintamarre d’avant. Les citoyens déçus de la conduite de la transition, ne seraient plus dans l’esprit du CNRD et de son leader.
Même à coups d’« espèces sonnantes et trébuchantes », l’ancien commandant des forces spéciales ne parvient plus à mobiliser.
Samory Keitapour kibanyiguinee.info
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