LES CHEMINS INTERDITS EN POLITIQUE : STOP, ALPHA CONDE A RETENU LA LEÇON DES « SIRENES » DE KELEFA SALL ET ALERTE A SON TOUR LES FEMMES

L’histoire est têtue ! Aime-t-on souvent le rappeler. Et ce n’est pas l’ancien Président Alpha Condé qui dira le contraire. Huit (8) ans après le discours historique de feu Kéléfa Sall, lors de son investiture en 2015, l’ancien Chef de l’Etat s’en souviendrait encore des paroles prémonitoires de ce dernier.

L’on se souvient comme si c’était hier. De ce jour du 14 décembre 2015. Dans une salle du palais Mohamed V plein comme un œuf.  Lorsque Kéléfa Sall, alors Président de la Cour Constitutionnelle, à l’occasion de l’investiture d’Alpha Condé pour un second mandat, prit la parole. Flanqué de sa majestueuse robe de magistrat, pour s’adresser au Chef de l’Etat réélu. Pour lui dire tout haut ce qui se murmurait tout bas. Son discours solennel empreint de vérités crues continue encore de raisonner dans le subconscient général des Guinéens. Il fut depuis ce jour inscrit en lettre d’or dans les annales de l’histoire politique de la Guinée.

En prononçant son discours qualifié de courageux, l’intrépide Magistrat avait défendu le Chef de l’Etat de « succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes. » Mais sa bravoure lui valut, trois (3) ans plus tard, son prestigieux poste de Président de la Cour Constitutionnelle. Il tomba en disgrâce à cause de ce discours, mourut de chagrin en 2019.

Mais voilà que près de dix (10) ans après cette homélie, contre laquelle il s’était pourtant rebellé pour « châtier » son géniteur, devient une source d’inspiration pour lui pour lancer des alertes.

Depuis son exil turquois, le Président déchu consumé par le chagrin pour avoir fait d’un « ami » son « ennemi » à cause des velléités qu’il nourrissait, se souvient encore les proses de ce dernier.

Comme ironie du sort, l’ancien président s’inspirerait aujourd’hui de ce qui raisonne dans ses oreilles comme une litanie pour inviter à son tour les guinéens de ne pas « céder aux sirènes » des thuriféraires du pouvoir.

Profitant de la célébration en vue de la fête internationale des femmes, célébrer chaque 8 mars de l’année, le vieux loup politique s’érige en défenseur des causes féminines. Rappelant quelques actions faites pour celle-ci sous son magistère, comme pour la protéger, il l’invitera de faire preuve de prudence. Selon lui, le pays est dirigé par des « acteurs illégitimes », auxquels il faut s’en méfier. Se montrant préoccuper par la situation, il demande aux femmes de ne pas « céder aux sirènes » des vendeurs d’illusions qui usent de la corruption pour « acheter la conscience » des citoyens guinéens. Lui s’était montré réticent et sourd face aux mises en gardes du magistrat. S’érigeant aujourd’hui en donneur de leçon, aura-t-il la chance de se faire entendre ?

Samory Keita pour kibanyiguinee.info