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GUINEE/ MEDIAS BROUILLES : 500 EMPLOYES EN CONGE TECHNIQUE, « IL NE FAUT PAS TUER LE JOURNALISME EN GUINEE …» DIXIT SADIBOU MARONG DE RSF

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Depuis pratiquement huit mois soit la mi-août 2023 à mars 2024, plusieurs atteintes importantes à la liberté de la presse sont constatées au niveau de certains médias du pays, notamment des sites internet, des radios et des télévisions. Ils sont victimes de restrictions de toutes sortes de la part des autorités du CNRD. On observe que 4 radios sont toujours brouillées, des émissions sont interférées, des chaînes de télévision sont retirées du bouquet Canal + et de Star Times.

Une situation qui préoccupe les organisations nationales et internationales des droits de l’homme. C’est le cas notamment de Reporters Sans Frontières (RSF).

C’est dans ce cadre qu’une délégation du bureau de Reporters Sans Frontières (RSF) Afrique subsaharienne, a séjourné à Conakry du 19 au 22 mars 2024. Cette délégation conduite par Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique subsaharienne RSF Dakar, a touché du doigt les réalités sur le terrain en rencontrant directement les responsables des médias impactés et les autorités du pays aux différents niveaux.

A l’issue de la mission, elle a animé une conférence de presse pour rendre compte des rencontres avec les autorités du pays et apporter son soutien et sa solidarité aux médias guinéens impactés par cette crise.

Dans son compte rendu de circonstance, Sadibou Marong, responsable bureau Afrique Subsaharienne RSF Dakar, s’est montré très affecté par cette situation difficile que traversent en ce moment les médias guinéens, et demande par la même occasion que le pluralisme des médias puisse être assumé et reconnu sur le plan politique.

« Je suis particulièrement triste parce que je suis actuellement dans un pays, le seul pays au monde où des médias performants, des médias qui font un service public, mais un service utile aux populations, des médias sont brouillés. Je suis triste parce que je suis dans un pays où les médias rendent un service utile aux populations, le service public de l’information, ne sont plus inaccessibles. Pourquoi ? Parce que grâce à une volonté qui n’est peut-être pas encore assumée publiquement mais dont on connaît plus ou moins la direction. Je voulais dire que cela est anachronique dans le monde actuel, avoir la possibilité de priver à des médias d’exister et de fonctionner est anachronique. Il faudrait que de plus en plus dans nos pays, y compris ici la Guinée, que les dirigeants puissent accepter des voix dissonantes, la contradiction et des voix plurielles, et c’est ça le pluralisme des médias. Sur l’échelle internationale c’est la même mesure et c’est important pour ces pays-là. Et ça, je le dis de manière solennelle que le pluralisme des médias puisse être assumé et reconnu sur le plan politique. L’impression que nous avons est que nous sommes en face des questions techniques qui empêchent à des médias, à des pourvoyeurs d’emplois. 500 employés, c’est trop, (envoyés en congés techniques). Sachant qu’un employé a pratiquement derrière lui une famille d’au moins 7 à 10 personnes. Mais c’est priver des familles entières de revenus. Et ce n’est pas cela que les populations demandent aux autorités politiques, mais plutôt de développer le pays, dans le développement du pays, il y a la promotion de la liberté de la presse. Le fait qu’il y ait des investisseurs courageux, qui ont dégagé beaucoup de moyens pour que l’information puisse continuer à avoir cours, c’est extrêmement important et nous appelons à ce que tout cela soit reconnu, promu et assumé par les autorités de ce pays », a plaidé Sadibou Marong.

A propos des conditions de vie que traversent les journalistes de médias brouillés, le chef de la mission de RSF n’est pas passé par le dos de la cuillère en défendant le journalisme et la liberté de la presse, qui est avant tout un service public qu’on ne saurait faire disparaitre dans un pays en ce XXIème siècle. C’est pourquoi il appelle à un sursaut national pour le maintien de la profession du journalisme et de la liberté de la presse en Guinée.

« Il ne faut pas tuer le journalisme en Guinée, le journalisme doit continuer à exister, la liberté de la presse doit continuer à exister, aucune personne ne doit regarder le journalisme mourir, la liberté de la presse périclitée dans ce pays. Il faut que tout cela change, il faut du Stop. Il est important que tous les médias brouillés, les médias retirés sur canal + puissent reprendre leurs activités afin d’assurer l’accès des citoyens à une information plurielle. C’est le message le plus important que nous à Reporters Sans Frontières nous voudrions faire passer à travers vos micros et vos caméras. RSF remercie la résilience et le courage de l’ensemble des investisseurs dans le secteur des médias », a lancé Marong Sadibou, responsable RSF basé à Dakar.

Hamidou Sylla pour Kibanyiguinee.info

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