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PLADOIRIE POUR LE RETOUR DE LA GUINÉE A L’OIF : DR MORISSANDAN FORCÉ DE JUSTIFIER LA FERMETURE DES MÉDIAS EN GUINÉE

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Depuis le coup de force du 5 septembre 2021, la Guinée est « bannie » de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Pour réintégrer cette organisation internationale qui regroupe tous les pays francophones du monde, l’homme par qui cette exclusion est intervenue a dépêché une délégation gouvernementale à Paris, siège de l’OIF. Cette délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration et des guinéens établis à l’étranger, Dr Morissandan Kouyaté, a été reçue par les dirigeants de l’organisation.  

L’entretien a essentiellement tourné autour d’un éventuel retour de la Guinée au sein de la grande famille francophone dont elle est exclue depuis 33 mois jour pour jour.

Alors qu’elle devait servir de plaidoirie pour la Guinée, la rencontre a plutôt donné lieu à une justification de certains actes anti-démocratiques récemment posés par l’Etat. Et la question relative à la fermeture de certains médias était au menu. Face à l’impératif du moment, qui consiste à revenir au sein de l’OIF, le ministre Morissandan Kouyaté tentera de justifier cette mesure controversée de l’Etat.

Il invoquera d’abord la fameuse question de « sécurité nationale ». Selon lui, c’est pour préserver cette « sécurité nationale » que l’Etat guinéen a décidé de prendre cette mesure extrême contre des médias.

Pour convaincre ses interlocuteurs, le patron de la diplomatie guinéenne est allé plus loin dans son argumentaire. S.E Dr Kouyaté évoquera le problème sensible de l’ethnocentrisme. En dénonçant l’imprudence des médias qui parlent de ce sujet hautement sensible et pour lequel l’excès de communication pourrait facilement conduire le pays au pire. Comme cela a été vu ailleurs.

Poursuivant sa plaidoirie, il dira qu’« il y a une limite à la responsabilité de prendre en otage un pays et de le mettre sous le feu de la division ethnique, de la confrontation entre les différentes composantes. » Surtout, indique-t-il, « lorsqu’une radio se transforme en cela », il y a lieu de s’en inquiéter.

Rappelant que la Guinée est entourée de pays ayant subi la « guerre civile ». Et qu’elle a servi d’ilot de paix pour des millions de « réfugiés » durant des années. Pour lui donc, la Guinée connait les dangers de la « guerre civile ». C’est pourquoi, renchérit-il, « nous ne permettrons à personnes de jouer avec cela »

Le patron de la diplomatie guinéenne rassure, qu’hormis les trois radios et télés fermées, les 80 autres médias de la presse audiovisuelles et les médias étrangers marchent bien en Guinée.

Selon lui, ces mesures prises à l’encontre des médias ne sont que « temporaires » et visent surtout à « encadrer les autorisations des trois médias » fermés.

Cependant, cela ne devrait pas être perçu comme une « censure de l’exercice des droits publics », estime-t-il. C’est plutôt, d’après lui, des « actions de prévention et de protection de la sécurité collective de toutes les personnes vivant en République de Guinée »

Le ministre Dr Morissandan Kouyaté a-t-il réussi à convaincre la francophonie ? Les jours, semaines ou mois à venir nous édifieront davantage.

 Samory Keita pour kibanyiguinee.info

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