Sa réaction était attendue, elle tombe à pic. 48 heures après les arrestations musclées des activistes de la société civile Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, le barreau guinéen brise enfin le silence. Dans une déclaration publiée ce jeudi, il dénonce la violation de l’article 12 de la charte de la transition et condamne des « actes » qu’il qualifie de « rétrogrades et liberticides. »
Le barreau de Guinée dénonce les agissements du pouvoir qui violent l’article 12 de la transition qui stipule que : « nul ne peut être arrêté, inculpé, ni détenu que dans les cas prévus par la loi promulguée antérieurement à la commission de l’infraction qu’elle réprime.
Les arrestations et détentions arbitraires sont interdites par la loi.
Le droit à l’assistance d’un avocat est reconnu dès l’instant de l’interpellation ou de la détention »
La méthode violente avec laquelle les activistes ont été interpellés et leur détention à un endroit tenu secret par les « kidnappeurs » n’assure pas non plus le barreau. Qui dénonce une « pratique anachronique qui n’honore pas la république »
Selon le barreau, personne ne doit être au-dessus de la loi. Même une autorité de la république. « Tel est le sens de l’Etat de droit », indique l’organisation des avocats.
Mettant l’occasion à profit pour rappeler l’article 8 de la charte de la transition qui fait office de constitution, et selon lequel article : « les libertés et droits fondamentaux sont reconnu et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et formes prévues par la loi.
Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains »
Ainsi, tout en condamnant ces « actes rétrogrades et liberticides », le barreau « invite le ministre de la justice et des droits de l’homme ainsi que le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry à prendre leurs responsabilités », afin que Foniké Mengué et Billo Bah, « soient immédiatement libérés ou présentés sans délai au parquet compétent »
Au cas échéant, le barreau menace de prendre des mesures devant lui permettre de se faire entendre.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
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