Dans le cadre de l’expérimentation de l’approche de la recherche action sur la prise en charge psychologiques des survivantes des violences basées sur le genre (VBG), l’Agence Onusienne UNFPA et l’University Collège London (ULC) en particulier le département de Neuroscience, ont scellé un partenariat en vue de renforcer les efforts dans la marche vers le zéro violence basée sur le genre en Guinée.
A l’occasion des 16 jours d’activismes pour l’élimination des violences basées sur le genre, ce partenariat a été officiellement lancé, ce jeudi 28 novembre, en présence des acteurs institutionnels, des représentants de l’Etat, du Conseil national de la Transition (CNT), de la Direction Générale de l’Observatoire sur les questions des violences basées sur le genre, des partenaires au développement du gouvernement guinéen, de l’académie guinéenne, représentée par l’Université de Sonfonia, les acteurs de la société civile qui œuvrent pour la lutte contre les VBG et des journalistes.
L’Ambassade du Royaume Uni en Guinée a servi de cadre à la présentation de ce partenariat.
En sa qualité de représentant de l’ULC à cette rencontre SEM l’Ambassadeur du Royaume Uni en Guinée, John Marshall, se dit satisfait du choix porté sur la Guinée pour cette collaboration entre UNFPA Guinée et l’ULC, chose qui n’est pas toujours évident pour les Universités du Royaume Uni de choisir des pays francophones pour des recherches surtout sur un secteur comme celui de la santé. Il a également invité les participants à s’approprier du contenu de cette collaboration.
L’objectif de de ce partenariat est de susciter une réflexion stratégique du gouvernement et de ses partenaires sur les défis en lien avec la prise en charge psychologique des violences basées sur le genre, en positionnant le sujet comme étant une urgence trop longtemps négligée.
Francesco Galtieri, représentant résident de l’UNFPA en Guinée a expliqué les raisons qui ont conduit à l’expérimentation dudit partenariat tout en précisant qu’il est très innovant.
« La plupart de nos programmes où nous avons développés des composantes psychosociales intégrées aux autres services de prise en charge sociale, économique, intégration du marché du travail, nous constatons malheureusement que l’aspect santé mentale fait encore défaut en terme d’investissement, voir même de compétences de la part des partenaires. Nous savons aussi qu’en Guinée que le service public de santé ne dispose pas assez ou presque pas du tout de psychologues cliniciens.
A cela il faut associer l’aspect de Neuroscience, c’est-à-dire étudier comment le cerveau humain peut réagir à ces évènements profondément traumatisant, cet aspect occupe une place importante dans ce partenariat. Voilà la contribution que l’University Collège London (ULC) va apporter à l’ensemble des partenaires qui luttent contre les VBG et accompagnent les survivantes. Il s’agit vraiment de l’aspects santé mentale avec une approche très communautaire. Cette approche sera menée par la Pr Francesca qui se rendra en Guinée pour la première recherche » a clarifié le représentant de l’UNFPA.
Plus loin selon M. Galtieri, ce partenariat va toucher les communautés à la base pour identifier les différents acteurs et actrices ayant différents profils devant accompagné ce processus. « Ce partenariat vise à identifier au niveau communautaire qui peut-être les acteurs et les actrices, qui il faut outiller de façon toute simple, pour aider les survivantes à absorber un peu le traumatisme et les accompagner vers les services de référence de prise en charge de l’Etat. La première phase qui va durer environ une année visera à cartographier l’existent, faire une collecte de données des formes d’engagements communautaires par focus groupe des différents acteurs et actrices ayant différents profils »
S’agissant de la mise en œuvre à l’échelle nationale de ce partenariat entre UNFPA Guinée et l’ULC, M. Francesco dira que les résultats de la recherche action seront remis aux autorités guinéennes pour en décider de la suite à tenir.
« C’est sur la base des résultats de la recherche action et d’un éventuel intérêt du gouvernement et des autres acteurs à bâtir un programme qu’on définira les étapes suivantes. On remettra les résultats aux autorités gouvernementales guinéennes et avec l’ensemble des partenaires, on vérifiera l’intérêt, puis on développera un prototype qu’on va tester pour ensuite avoir des idées. Ce qui nous donnera des pistes de mise à l’échelle pour ajouter ce module » a conclu Francesco Galtieri de l’UNFPA Guinée.
Ce partenariat entre UNFPA Guinée et l’ULC, a insisté M. le représentant, a vraiment un but ciblé autour des questions de santé mentale et d’outillage des survivantes et des communautés pour aider à dépasser ce traumatisme et à survivre en toute dignité à retrouver un chemin d’épanouissement.
Représentant Mme la ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, le Secrétaire Général, M. Yassy Roger Klonôn, a rappelé l’engagement de M. le Président de la République, lors de la fête du 8 mars 2022 concernant les violences faites aux femmes et s’est réjoui de cette initiative de l’UNFPA Guinée avec l’University Collège London (ULC), un monde académique.
« Depuis l’annonce de cet engagement publiquement, le gouvernement se mobilise pour réduire drastiquement ces violences basées sur le genre (VBG). Cet engagement est pris au plus haut niveau de l’Etat. Malgré cela les cas de VBG continuent de se produire à travers le pays. Dans nos sociétés humaines, elles sont faites comme telles. Le gouvernement actuel cherche a marqué son temps après la refondation. Le principe de la refondation il y a trois piliers : le premier le social, le deuxième l’économie et le troisième le politique. Dans ce social, l’être humain notamment la femme qui compte 52 % sont au cœur de ce social. C’est de ces femmes est parti toutes ces dérives, victimes de privation. Vous l’avez rappelé c’est dans les communautés que les violences se passent. Certains membres de la communauté qui subissent, qui font des violences sur d’autres membres de la communauté. Nous en sommes conscients. Nous sommes heureux de constater qu’il y a une alliance entre l’UNFPA et une université, un monde académique. Il y a des aspects qu’on ne connait pas , des aspects qui échappent à notre compréhension, mais le monde académique est là, pour nous rappeler tel aspect peut être prise en compte. Et c’est ce que votre alliance peut mettre en place. Nous nous en réjouissons. Je félicite l’UNFPA Guinée et mais également l’University Collège London (ULC), pour cette initiative ».
Il a aussi insisté par rapport aux réformes institutionnelles opérées dans le département de l’action sociale notamment « sur les textes de lois qui sont élaborés et qui font que le gouvernement ne reste pas les bras croisés. Nous avons au ministère des groupes thématiques genre, groupe qui a été mis en place par arrêté, il y a un sous-groupe violence basée sur le genre, il y a un autre sous sous-groupe violences sexuelles exercées sur les femmes. Tout ceci prouve que la question préoccupe le ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables. Mais également il y a des lois que nous avons initiées, nous avons des activités que nous menons pour que ces violences ne soient plus là ».
A propos de la réaction du ministère en terme d’actions concrètes sur le terrain, le secrétaire général a déploré le manque d’appropriation du rôle dévolu au guichet unique mise en place à Dubréka avec l’appui du partenaire ENABEL. « Ce guichet unique permet de prendre en charge les victimes des violences sexuelles ou des violences de tous genres. Ce qui manque c’est notre compréhension. On a l’habitude de penser qu’une femme violée a besoin de manger, d’activités génératrices de revenu (AGR), de médicaments, on a oublié que la tâche est indélébile et reste. Comment corriger ces tâches indélébiles ? C’est avec cette opportunité que ce partenariat va nous soutenir. C’est pourquoi nous en sommes réjouis puis que dorénavant les traitements, les prise en charges qui doivent se faire dans ce centre de Dubréka, se feront avec une attention soutenue.
Le ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables adhère effectivement à ce partenariat car il est dans l’idée de la refondation », a conclu M. Yassy Roger Klonôn.
A rappeler que ce projet de partenariat a déjà été expérimenté en Asie précisément au Bengladesh.
Kolidore pour kibanyiguinee.info
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