Le scénario sénégalais est-il possible en Guinée : voici la réponse de l’opposant guinéen Bah Oury

A quelques semaines de la présidentielle en Guinée la campagne électorale bat son plein. Si certains pensent que les dés sont déjà pipés, d’autres, par contre nourrissent encore l’espoir pour une alternance démocratique au soir du 18 octobre prochain.

Ces derniers pensent déjà au scenario sénégalais où en 2012 l’opposant Macky Sall, contre toute attente, a réussi l’exploit en remportant la présidentielle face au président sortant Abdoulaye Wade.

Invité ce matin de l’émission les « GG », Bah Oury a passé au crible la situation sociopolitique du pays. Répondant à cette question, l’ancien ministre de la réconciliation nationale pense qu’il ne faut pas se leurrer.

«Ce n’est pas pareil », réagit-il d’entrée de jeu, en faisant ainsi référence au scenario sénégalais. Poursuivant, il explique que « le Sénégal a une administration solide et républicaine ». Et mieux, ajoute-t-il, « toute l’élite sénégalaise s’était retrouvée pour encadrer la démarche, et dans les urnes, les hommes et les femmes respectaient le processus ».

L’opposant fait ainsi allusion à la maturité du peuple sénégalais et au patriotisme de son élite qui a toujours privilégié l’intérêt national. Pour corroborer sa thèse, il précise qu’ « au Sénégal, il suffit qu’une personne soit tuée pour que ça soit un scandale national pendant toute une période ».

Alors qu’en Guinée, regrette-t-il, « la mort est banalisée,  lorsqu’on tue les gens, c’est comme si on tue des mouches ».

Selon le président de l’UDRG (Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée), la Guinée ressemble à une « jungle » où c’est la loi du plus fort qui règne. Et où le chef pour conserver son fauteuil réduit son peuple à la pauvreté.

Ainsi pour lui, « on ne peut comparer » la Guinée au Sénégal.

« Ici on est dans la jungle, vous êtes forts, vous écrasez les autres et vous dites c’est moi. Qui peut faire quelque chose ? Vous vous en foutez de l’avenir du pays, de son isolement, des contraintes économiques, de l’instabilité juridique…Vous mettez les hommes et les femmes dans la pauvreté uniquement pour conserver un fauteuil et dire que vous êtes le chef…c’est inadmissible », fulmine l’opposant guinéen.

Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info

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