Cellou Dalein sur France 24 met en garde : « si nous gagnons et qu’il (Alpha) se proclame vainqueur nous l’accepterons pas »
A l’approche de la présidentielle prévue le 18 octobre prochain, les deux principaux candidats potentiels se lancent des piques par médias interposés. Après le passage d’Alpha Condé sur France 24 le 6 courant, c’est au tour de son challengeur Cellou Dalein de passer hier jeudi au scanner.
Actuellement en campagne électorale dans le pays profond, Cellou Dalein Diallo a mis l’occasion à profit pour faire l’autopsie du régime Condé avant de mettre en garde contre toute tentative d’hold-up électoral.
Pour lui, cette présidentielle est une opportunité pour le président sortant de présenter son « bilan » même s’il est « négatif » au vu de la situation alarmante du pays. « Alpha Condé a divisé les guinéens…, le réseau routier est laissé pour compte…, plus de 203 personnes sont tuées dans les manifestations », dénonce l’opposant d’entrée de jeu.
Accusé d’être un « fossoyeur de l’économie », Cellou réplique et parle d’allégations d’un chef d’Etat « rejeté même dans ses fiefs traditionnels », qui cherche à redorer le blason.
Selon lui, depuis 2010 Alpha tient le même « discours », vis-à-vis des anciens premiers ministres opposés à son régime. Pourtant, souligne-t-il, « la moitié des ministres de Conté sont ses collaborateurs aujourd’hui ». Mais si ceux-ci sont considérés comme des « cadres vertueux », les opposants eux, sont perçus comme des « délinquants », fera remarquer le président de l’UFDG.
Aussi, il affirme que l’actuel pensionnaire de sékoutouréyah, octogénaire, ayant perdu toute « capacité physique et intellectuelle » n’est plus à même de diriger. « Il est fatigué. A 83 ans, on ne peut plus », indique-t-il, avant de préciser que « la fonction présidentielle est trop exigeante ». Cellou Dalein promet même à Alpha une « retraite avec tous les honneurs dus à un ancien président ». Pourvu que ce dernier accepte de partir pendant qu’il est encore temps.
S’exprimant sur les risques d’un hold-up électoral, M.Diallo estime qu’aujourd’hui, Alpha n’a aucune chance de gagner. « Même si les élections étaient organisées seulement dans son fief il les perdrait », rassure l’ancien premier ministre.
Mais il dira être convaincu que le président sortant, même en manque d’électeurs, tentera de « frauder ». Notamment à travers « les préfets, les sous préfets, l’administration et les ministres » qui sont tous voués à sa cause. L’opposant avertira cependant qu’il n’est pas question cette fois-ci de se faire harakiri.
En réponse à la question de savoir s’il a l’intention de s’auto proclamer président et de se réfugier dans une ambassade, le principal adversaire de M.Condé dira ne pas se reconnaitre dans cette façon d’agir. Au contraire, il accuse l’ancien opposant d’avoir toujours usé de cette méthode. « Il (Alpha) a passé son temps à organiser des rébellions, des complots, des tentatives d’assassinat, il a grimpé des murs, il s’est refugier dans des ambassades », révèle-t-il. Avant de déclarer : « ce n’est pas mon cas, moi si je gagne, je proclamerai mes résultats, je n’irai me refugier nulle part ».
Pour la petite histoire, il rappellera avoir « gagné les élections de 2010 » avec 44% contre 18% pour Alpha (au 1er tour). Et d’indiquer : « mai si je refusais d’accepter les résultats proclamés par la cour suprême le pays risquait de sombrer dans la guerre civile.»
Toutefois, il rassure que pour cette élection le parti s’organise pour avoir les résultats en temps réel. Convaincu de gagner, l’opposant se dit même prêt à féliciter Alpha Condé en cas de victoire de ce dernier. « Nous allons déployer 32 mille délégués dans les bureaux de vote pour que dès que le dépouillement terminé et le procès verbal dressé, que nous ayons les résultats. Et si on a les résultats qui confirment qu’on a gagné, on le dira (…). Au cas où nous perdons, nous serons les premiers à féliciter M.Alpha Condé », explique-t-il. Avant de mettre en garde : « mais si nous gagnons et qu’il se proclame vainqueur, on l’acceptera pas. Et nous appellerons à manifester pour s’opposer au hold-up électoral ».
Eu égard à ce qui précède, il est évident que le 3ème duel entre Alpha Condé et son principal adversaire s’annonce rude. Décidé de prendre cette fois-ci sa revanche, le malheureux candidat des présidentiels de 2010 et 2015 semble se préparer à toutes les éventualités pour conserver une possible victoire.
Pour l’instant, comme dans une arène, chacun des 12 candidats en lice exhibe ses biceps pour faire peur les autres. Mais au soir du 18 octobre, la vérité fatidique des résultats sera là pour les départager. Et la suite dépendra de la transparence et la crédibilité du scrutin. Que le meilleur gagne !
Touraman Keita pour kibanyiguinee.info
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