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Interview sur France 24-RFI : face au procès de son pouvoir, Alpha Condé est dos au mur

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Le 6 octobre 2020, en d’autres termes, à J-11 de la présidentielle prochaine en Guinée, Alpha Condé a accordé une interview exclusive à France 24 et RFI. Les journalistes intervieweurs ne feront pas cadeau au président guinéen.

Candidat à sa propre succession pour un 3ème mandat consécutif, le chef de l’Etat sera acculé de questions de tous genres, de telle sorte qu’il a été obligé d’être à la défensive pendant tout le temps qu’a duré l’interview.

Certes, du mémoire du guinéen c’est l’un des plus difficiles voire le plus difficile entretien qu’un chef d’Etat guinéen ait connu. Face à un président visiblement mal en point, le boulevard était largement ouvert aux deux animateurs Marc Perelman (France 24) et Christophe Boisbouvier (RFI). Ils mettront ainsi l’occasion à profit pour dérouler une panoplie de questions au locataire de sékoutouréyah.

Le 3ème mandat, les discours ethniques, les bavures policières dénoncées par l’ONG Amnesty International, le dossier du 28 septembre et plusieurs autres sous questions sont posées au n°1 guinéen.

Paradoxalement que cela puisse être, les guinéens sont restés sur leur faim. Aucune des réponses données par le président n’était réellement satisfaisante. Ramenant le plus souvent le débat sur son long parcours politique de 45 ans. Comme dans un procès, Alpha Condé nie tout en bloc en jetant une fois encore l’opprobre sur les anciens premiers ministres et commis de l’Etat.

L’ancien opposant trouve péjoratif le mot « dictateur » qu’on lui colle au dos mais juge normal la modification de la constitution pour s’offrir un 3ème mandat. Il dit aussi écarter toute idée de « mandat à vie » sans pour autant dire comment compte-t-il passer la main.

Concernant les bavures policières lors des manifestations dont Amnesty International fait état de 50 victimes, le président s’insurge contre l’ONG qu’il dit l’accuser à « charge ».

S’agissant du dossier du 28 septembre 2009, le premier magistrat guinéen lie l’ouverture du procès par la construction d’un palais de justice qui tarde à sortir de terre. Laissant ainsi pantoises les nombreuses victimes en attente de justice depuis maintenant 11 ans.

Au FNDC, la prestation médiocre d’Alpha Condé face à la presse internationale ne surprend guère. Selon les défenseurs de la constitution de 2010, c’est un signe que le régime Condé est à bout de souffle.

Touraman Keita pour kibanyiguinee.info       

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