Le 24 juin 2020 décédait Mariam Camara, une employée de l’hôtel Sheraton Grand Conakry, sans aucune assistance sociale et financière de la part de son employeur. Cela malgré le cri de cœur du syndicat du dit hôtel.
Ce jour 24 juin 2021 marque le premier anniversaire de la mort de Mariam Camara.
La Fédération de l’Hôtellerie, Tourisme, Restauration et Branches Connexes (FHTRC) saisie cette occasion pour commémorer l’an 1 de son décès en lui rendant un hommage mérité et surtout dénoncer le refus catégorique de la Direction Générale de l’hôtel Sheraton Grand Conakry de payer le montant de 5 145 000 gnf, représentant les frais de prise en charge sanitaire.
C’était à la faveur d’une conférence de presse tenue ce jeudi, 24 juin à la Maison de la Presse.
Après l’observation d’une minute de silence à la mémoire de l’illustre disparue, ce fut ensuite le tour des deux responsables syndicaux de prendre la parole.
Mme Doukouré Asmaou Bah, présidente de la fédération de l’hôtellerie, tourisme, restauration et branches annexes a rendu un vibrant hommage à la victime.
« Sa maladie et sa mort subite étaient cependant évitables, et c’est une véritable tragédie. Après que Mariam soit tombée malade en avril 2020, nous avons commencé à plaider pour que l’hôtel l’aide à payer ses soins de santé. Ils ont continuellement refusé alors que c’est leur obligation légale. Le Sheraton Grand Conakry reste le seul hôtel 5 étoiles qui ne paie pas les soins de santé de sa main d’œuvre. Alors que nous nous souvenons de la vie de Mariam, nous ne devons pas oublier que les injustices peuvent être et seront corrigés en son nom. C’est dans cet esprit que je vais ouvrir cette commémoration de sa vie par cet appel à l’action aux travailleurs et travailleuses de Conakry et dans tout le pays pour exiger une société plus juste en son nom. Nous continuerons à nous battre pour ne pas qu’une autre personne meurt parce qu’on a négligé sa maladie. Nous allons continuer à nous battre pour obtenir le règlement de Mariam et donner à sa maman qui est diabétique et impuissante », a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.
Plus loin la syndicaliste s’en prend ouvertement au PDG de Sheraton Grand Conakry, qui selon elle ‘’ refuse de payer les frais médicaux de ses employeurs.
« Le propriétaire du Sheraton Grand Conakry, Palma Guinea, refuse depuis des années de respecter la loi et de payer la prise en charge sanitaire complète de ses employé-e-s.
Palma Guinea doit respecter les principes de la liberté syndicale et réintégrer les délégués syndicaux licenciés abusivement. Nous devons maintenir un syndicat fort pour protéger les travail-leurs-euses du Sheraton Grand Conakry », a insisté la présidente de SYNEM-GUI.
Pour sa part Amadou Diallo, secrétaire général du syndicat licencié de Sheraton, a témoigné du calvaire qu’a traversé sa collègue.
« Cinq millions cent quarante-cinq mille francs guinéens pouvaient sauver notre collègue. La Direction de l’hôtel a refusé catégoriquement de prendre notre amie en charge. Hadja Mariama Camara, la directrice des ressources humaines a carrément découragé le patron de ne pas prendre la charge de Mariam Camara alors qu’elle est employée de Sheraton depuis le 1er septembre 2016. Sa maman est diabétique. On a voulu l’aider à obtenir le règlement de Mariam. La directrice des ressources humaines a refusé comme si l’argent devrait sortir de sa poche. Je suis sûr que cette dame n’a pas remonter l’information ni au directeur général, ni au PDG de l’entreprise », a rapporté M Diallo.
La maman de Mariam Camara présente à la conférence dit s’en remettre à la volonté du BON DIEU.
Cette sortie médiatique a pour but d’informer l’opinion nationale et internationale du manquement de la législation du travail en milieu hôtelière/Restaurant. Chaque établissement hôtelier se permet de licencier arbitrairement ses employés sans que l’Inspection du travail ne puisse intervenir.
Alphadio Diallo pour kibanyiguinee.info
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