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Transition en Guinée, Refonder l’État: « Ce n’est pas la vocation de l’armée de traiter des questions éminemment politiques » dixit Saïd Djinnit

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Suite à la situation sociopolitique qui prévaut depuis l’avènement de la junte militaire au pouvoir en guinée, des institutions sous régionales et régionales se prononcent. C’est le cas du diplomate Algérien Saïd Djinnit, ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest en Guinée.

Après avoir accompagné la guinée dans les crises politiques de 2008 à 2010, il fait sa lecture de la transition en guinée. Pour lui, il manque de visibilité sur la gestion de la transition en terme de durée et de feuille de route par le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) et elle doit être la plus courte possible pendant que l’équipe dirigeante cherche à s’accrocher au pouvoir.

« Je note qu’il n’y a pas de visibilité quant à la transition, pas de feuille de route. L’équipe au pouvoir semble vouloir se pérenniser. Ce régime militaire est une mauvaise solution à un vrai problème. Pour moi, la transition doit être la plus courte possible », fait remarquer l’ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest.

A la question de la refondation des institutions du pays dont le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) en fait une de ses priorités de la transition, Saïd Djinnit n’approuve pas cet argument et révèle chez nos confrères de Jeune Afrique « je n’accepte pas cet argument. Pourquoi ce travail ne pourrait pas être fait par un président élu ? Ce n’est pas la vocation de l’armée de traiter ces questions éminemment politiques. C’est aux partis et à la société civile, d’activer ce genre de réformes. Le cas contraire revient à prendre la démocratie en otage » précise M Djinnit.

A la question de savoir s’il soupçonne la junte militaire en Guinée de vouloir s’éterniser au pouvoir, l’ancien diplomate onusien répond sans équivoque « tous les leaders qui ont émergé des coups d’État à qui j’ai eu à faire dans ma vie veulent rester le plus longtemps possible au pouvoir avant d’organiser les élections. Ils ont tous leurs arguments, mais je ne suis pas dupe. Vous faites un coup d’État, et vous voulez créer vous-même les conditions pour qu’il n’y ait plus jamais de coup d’État dans votre pays ? C’est le serpent qui se mord la queue. Un non-sens politique » conclut l’Algérien Said Djinnit.

 

Kolidoro Diallo pour kibanyiguinee.info

 

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